The Blues Brothers

Film : The Blues Brothers (1980)

Réalisateur : John Landis

Acteurs : John Belushi (Jake Blues), Dan Aykroyd (Elwood Blues), James Brown (Le révérend Cleophus James), Cab Calloway (Curtis, de l'orphelinat)

Durée : 02:10:00


            Réalisé en 1980 par John Landis [Schlock, American College (1978), Le loup-garou de Londres, Un fauteuil pour deux (1983)], The Blues Brothers retrace l'histoire de deux comédiens, Dan Aykroyd [SOS Fantômes (1984), Indiana Jones et le temple maudits (1984)] et John Belushi, tous deux véritables créateurs des Blues Brothers. Les deux protagonistes, Jake et Elwood Blues, se voient attribuer une mission divine : récolter légalement cinq cent mille dollars pour sauver l'orphelinat de leur enfance, dirigé par « la pingouine », la mère supérieure. Pour l'accomplir, les deux chanteurs réunissent les membres de leur groupe des Blues Brothers, démantelé jusqu'alors. Le scénario est simple mais efficace. Ray-Ban, chapeaux, cravates, costumes noirs et chemises blanches, les frères Blues, roulant en vieille Dodge de la police, ne passent pas inaperçus.

 

            Ce film retrace donc le parcours de ces deux frères. Le réalisateur nous invite à plonger dans l'Amérique des années 1980, en plein Chicago. Le spectateur connaisseur sera agréablement surpris par la présence de plusieurs chanteurs mythiques de cette époque, dont James Brown, Aretha Franklin et Ray Charles. Le retour de la musique blues est très appréciable. Il s'agit avant tout d'une comédie musicale, pimentée de scènes d'actions. Les répliques et le jeu des acteurs, parfaitement maîtrisés, raviront petits et grands. Il n'est pas difficile d’imaginer les fous rires qui ont fusé sur le plateau. Le comique est parfaitement employé. En effet, à la différence de la majorité des comédies françaises, celle-ci présente des personnages qui restent sérieux dans leur humour, renforçant ainsi le comique de situation. De plus, il ne s'agit pas, en ce qui concerne les répliques, d'une dérision grossière et lourde mais plutôt fine et efficace. L'exagération du comique dans certaines situations est typique du film de John Landis. En effet, le réalisateur choisit délibérément de pousser le ridicule à l'extrême. Ce choix se retrouve dans les fameuses scènes de courses-poursuites, qui resteront ancrées dans l'histoire du cinéma. Il n'est alors pas étonnant que le film ait détenu, jusqu'en 2009, le record mondial de carambolages de véhicules (treize "Bluesmobiles" et 30 à 60 voitures de police détruites). L'accumulation de voitures se rentrant les unes dans les autres, l'intervention de tous les policiers de Chicago et de l'armée ainsi que les destructions de bâtiments sont des scènes poussées jusqu'au grotesque. Certes cela peut lasser le spectateur mais ce sont avant tout des épisodes qui donnent au film son identité.

 

            Le réalisateur montre dans son film l'unité des deux frères et leur détermination à accomplir leur mission « pour le Seigneur ». C'est en effet après avoir assisté à une cérémonie dirigée par un pasteur que Jake et Elwood Blues reçoivent comme une illumination divine, à travers la musique. Tous les moyens sont bons pour mener à bien cette mission, quitte à enfreindre les règles, mentir et voler. Mais si c'est pour le Seigneur ! Bien sûr, cette excuse reste totalement inacceptable.

 

            The Blues Brothers est donc une comédie musicale divertissante quoiqu'un peu longue (2 h 00). Elle permet néanmoins de se plonger dans l'univers de cette époque et de partager un bon moment, entre rires et chansons. Le réalisateur nous entraîne dans une aventure remplie de péripéties. Le succès de ce film ne sera pas égalé par le deuxième opus, Blues Brothers 2000, réalisé en 1998 par John Landis. The Blues Brothers reste ancré dans son époque par son humour et sa mise en scène. De nos jours, peu de comédies parviennent à rester fines et drôles, sans basculer dans le vulgaire. Un bon spectacle à voir en famille !