Sorti le 8 novembre 2018, Sauver ou Périr retrace l'histoire du combat à la fois physique et psychologique de Franck, un jeune pompier, père et époux, dont la vie bascule lors d'une intervention extrêmement périlleuse.
Le récit de Frédéric Tellier est centré sur la reconstruction identitaire des grands brûlés, lesquels, après un tel accident, peuvent se sentir désarmés, perdus, humiliés. Quel sens un tel pompier, qui s'est forgé à travers son métier et qui s'était engagé pour sauver son prochain, peut-il alors donner à sa vie en partie détruite ? Le réalisateur s’interroge et nous questionne sur le sens de la souffrance qui apparaît dans la vie, si elle n’est que subie ou s’il est possible de la transformer en quelque chose d’autre.
Ainsi, le film jongle entre le sentiment de désespoir qui anéantit, de manière soudaine, la vie tranquille du jeune couple et celui de la renaissance, incarné par l’entourage de ce dernier. Franck entreprend alors une démarche complexe, celle d’accepter sa situation, ce nouveau lui-même, devenu défiguré, handicapé et dont le corps, auparavant si entretenu, est brisé. Un nouvel homme qu’il ne croit pas digne de vivre, incapable de subvenir à ses besoins et, par conséquent, à ceux de sa famille. Face à cette dernière, il ne se considère plus que comme un poids inutile.
Outre ce déchirement intérieur, Franck est confronté au regard d’autrui, pouvant se révéler humiliant, accusateur, compatissant ou encore juge. Il doit « accepter aussi que les autres prennent soin d’un corps et d’un esprit meurtris », accepter sa petitesse. Ainsi, par certains aspects, notamment cette relation à autrui, Sauver ou Périr soulève les mêmes thématiques abordées dans Elephant Man de David Lynch (1980) : l’identité, la construction de soi et l’apparence.
Enfin, la relation entre les différents personnages est très pertinente, et complexe. Chacun d’eux apporte une dimension différente, un amour distinct propre, à travers lequel le protagoniste finit par se reconstruire, jusqu’à s’aimer lui-même. Cependant, le réalisateur dépeint également le rejet des proches et les obstacles qu’ils doivent surmonter, notamment Cécile (Anaïs Demoustier), l’épouse de Franck, qui avoue à son mari qu’elle « tombe avec [lui] », qu’elle « n'arrive plus à remonter la pente ». Il s’agit alors du combat d’un couple, d’une famille lourdement éprouvée et dont le cours ne sera plus jamais le même.
Frédéric Tellier offre aux spectateurs un film où le jeu des acteurs principaux est assez exceptionnel, et qui est construit sur un thème original et un discours très réaliste : « proposer un univers impeccable et honnête ». En effet, le réalisateur s’est tout d’abord beaucoup documenté, notamment auprès des médecins, psychologues, psychiatres, des chefs de service, personnels soignants ou encore des accidentés des centres spécialisés de grands brûlés. C’est ensuite au sein de la brigade des Pompiers de Paris que Pierre Niney (Franck) s’est formés et entrainé afin d’incarner au mieux le personnage. Sauver ou Périr se présente ainsi comme un hommage poignant rendu à ces hommes ayant subit de telles épreuves. Selon plusieurs témoignages, le vérisme et la précision du récit sont de nature à inquiéter les familles qui comptent un pompier parmi leurs membres, mais ils apportent aussi un témoignage puissant sur la bravoure de ces hommes qui offrent, en partie, leur vie au service d’autrui.
Sorti le 8 novembre 2018, Sauver ou Périr retrace l'histoire du combat à la fois physique et psychologique de Franck, un jeune pompier, père et époux, dont la vie bascule lors d'une intervention extrêmement périlleuse.
Le récit de Frédéric Tellier est centré sur la reconstruction identitaire des grands brûlés, lesquels, après un tel accident, peuvent se sentir désarmés, perdus, humiliés. Quel sens un tel pompier, qui s'est forgé à travers son métier et qui s'était engagé pour sauver son prochain, peut-il alors donner à sa vie en partie détruite ? Le réalisateur s’interroge et nous questionne sur le sens de la souffrance qui apparaît dans la vie, si elle n’est que subie ou s’il est possible de la transformer en quelque chose d’autre.
Ainsi, le film jongle entre le sentiment de désespoir qui anéantit, de manière soudaine, la vie tranquille du jeune couple et celui de la renaissance, incarné par l’entourage de ce dernier. Franck entreprend alors une démarche complexe, celle d’accepter sa situation, ce nouveau lui-même, devenu défiguré, handicapé et dont le corps, auparavant si entretenu, est brisé. Un nouvel homme qu’il ne croit pas digne de vivre, incapable de subvenir à ses besoins et, par conséquent, à ceux de sa famille. Face à cette dernière, il ne se considère plus que comme un poids inutile.
Outre ce déchirement intérieur, Franck est confronté au regard d’autrui, pouvant se révéler humiliant, accusateur, compatissant ou encore juge. Il doit « accepter aussi que les autres prennent soin d’un corps et d’un esprit meurtris », accepter sa petitesse. Ainsi, par certains aspects, notamment cette relation à autrui, Sauver ou Périr soulève les mêmes thématiques abordées dans Elephant Man de David Lynch (1980) : l’identité, la construction de soi et l’apparence.
Enfin, la relation entre les différents personnages est très pertinente, et complexe. Chacun d’eux apporte une dimension différente, un amour distinct propre, à travers lequel le protagoniste finit par se reconstruire, jusqu’à s’aimer lui-même. Cependant, le réalisateur dépeint également le rejet des proches et les obstacles qu’ils doivent surmonter, notamment Cécile (Anaïs Demoustier), l’épouse de Franck, qui avoue à son mari qu’elle « tombe avec [lui] », qu’elle « n'arrive plus à remonter la pente ». Il s’agit alors du combat d’un couple, d’une famille lourdement éprouvée et dont le cours ne sera plus jamais le même.
Frédéric Tellier offre aux spectateurs un film où le jeu des acteurs principaux est assez exceptionnel, et qui est construit sur un thème original et un discours très réaliste : « proposer un univers impeccable et honnête ». En effet, le réalisateur s’est tout d’abord beaucoup documenté, notamment auprès des médecins, psychologues, psychiatres, des chefs de service, personnels soignants ou encore des accidentés des centres spécialisés de grands brûlés. C’est ensuite au sein de la brigade des Pompiers de Paris que Pierre Niney (Franck) s’est formés et entrainé afin d’incarner au mieux le personnage. Sauver ou Périr se présente ainsi comme un hommage poignant rendu à ces hommes ayant subit de telles épreuves. Selon plusieurs témoignages, le vérisme et la précision du récit sont de nature à inquiéter les familles qui comptent un pompier parmi leurs membres, mais ils apportent aussi un témoignage puissant sur la bravoure de ces hommes qui offrent, en partie, leur vie au service d’autrui.