À quoi bon ?

Film : Solo : A Star Wars Story (2018)

Réalisateur : Ron Howard

Acteurs : Alden Ehrenreich (Han Solo), Woody Harrelson (Tobias Beckett), Emilia Clarke (Qi'Ra), Donald Glover (Lando Calrissian), Thandie Newton (Val), Phoebe Waller-Bridge (L3-37), Joonas Suotamo (...

Durée : 2h 15m


Ce nouvel opus, gravitant autour de l'intrigue principale de Star Wars, n'est là que pour faire de l'argent. Et cela reste regrettable à plus d'un titre, car les origines de ce personnage, qui est clairement le cow-boy de la saga, auraient pu se montrer sous un jour plus profond, plus sombre, plus psychologique, analytique, dramatique : intéressant, en un mot. 

Ce retour en arrière n'est qu'un prétexte à de nouveaux vaisseaux, nouveaux décors, nouvelles explosions ... qui en deviennent lassants. Le film, sympathique au demeurant, aurait pu rendre la saga plus intelligente, avec les qualités mentionnées précédemment. Mais non, on se retrouve avec un demi Star Wars, trop bourré de scènes en studio pleines de fausse fumée et de fonds verts, et trop vide de personnages attachants.
Seul notre héros parvient à nous faire rire un peu, sans dégager le charisme qui habite normalement les protagonistes de ce genre. La faute à une frilosité concernant les valeurs masculines de plus en plus inquiétante pour les James Bond et autres bonshommes de ce genre. Le film s'intéresse davantage au charisme d'un robot féminin se battant pour les droits des droïdes, ou des femmes, ou des femmes droïdes, enfin, ne cherchez pas. Son amour avec un homme nous laisse également dubitatifs.
Idem pour un méchant (de second plan) fort virilement costumé, qui est finalement un petit bout de femme timide et inexpressif. Il faudra un jour comprendre que les femmes sont plus intéressantes quand elles sont femmes, plutôt que quand elles essaient maladroitement d'imiter les hommes. Ce petit bout en est l'exemple caricatural : sa révélation, en enlevant son masque, est une déception qui en dit long. Le public n'a pas besoin d'avoir une femme à la place d'un homme pour comprendre que la femme est l'égale de l'homme. Mais comme le message est devenu non plus "l'égale", mais "l'équivalent"...

Passons ! Un film qui se laisse regarder. Il était parti pour un fiasco monumental, avec deux réalisateurs virés, un budget dépassé... Mais l'ensemble est sorti, décousu, trop long, superficiel, rigolo, et inutile. Pour ceux qui veulent faire durer encore et toujours le plaisir.