9 mois ferme

Film : 9 mois ferme (2012)

Réalisateur : Albert Dupontel

Acteurs : Sandrine Kiberlain (Ariane Felder),Albert Dupontel (Bob),Nicolas Marié (Maître Trolos),Philippe Uchan (Juge de Bernard)

Durée : 01:22:00


Je ne regarde jamais les résumés avant d'aller voir un film. Du coup, je dois dire que j'ai été très agréablement surpris. D'abord parce que toute l'intrigue du début du film repose sur une petite enquête rigolote pour savoir qui est le père, et ensuite parce que ce dernier né d'Albert Dupontel est vraiment une très bonne surprise !

Du point de vue du scénario, le travail est propre et sans bavure. Évidemment, comme il s'agit d'une comédie, inutile d'aller chercher l'exactitude dans les moindres recoins, mais il est bien évident qu'à la différence du film historique, le film comique a pour finalité de distraire et d'amuser ce qui, de ce point de vue, est très réussi.

Aristote n'aurait pas accepté que le cinéaste en reste là puisque, selon lui, toute œuvre d'art doit être édifiante. Et bien même de ce point de vue, on peut dire que c'est assez réussi ! Sandrine Kiberlain, très bonne actrice, incarne une de ces pénibles bonnes femmes carriéristes et anti-familles, de celles qui vous regardent de haut et massacrent impitoyablement les pauvres gens qui ont le malheur de les croiser (quand on est juge, l'incidence est particulièrement inhumaine, même si je n'ai aucune intention de faire pleurer dans les chaumières). Or le film montre un changement radical et même émouvant (déflorer l'intrigue serait malvenu !)

Mais c'est probablement dans la mise en scène que ce film est remarquable. La caméra explore l'espace filmique avec une aisance jouissive. Qu'il s'agisse de plans-séquences (ou de faux plans-séquences), de l'interpellation du champ par le hors-champ, de la mise en scène des effets comiques ou même, souvent, d'une horreur qu'il faut absolument prendre au 89è degré pour en sortir indemne, le script se déroule sous nos yeux enrobés d'une esthétique certaine.

Ironie de l'histoire, c'est Albert Dupontel lui-même qui altère très légèrement son talent de réalisateur par un jeu d'acteur parfois un peu forcé.

Reste une comédie très intéressante qu'un acte sexuel, même filmé avec une certaine pudeur, réservera à un public averti.