Un gentil flic qui aime ses proches peut-il venger la mort de l'un d'eux ? Nietzsche expliquait que la justice est une vengeance. Le fait est que Cross entre dans la spirale de violence de son ennemi, un méchant vraiment très méchant pour paraître plus crédible. Au lieu d'user de moyens appropriés pour rendre justice (il est pourtant bien placé ! ), il emploie, certes dans une moindre mesure, les moyens de son tueur dérangé. Une logique sans frais, donnée gagnante. Logique de violence ? de désordre ? Au pays des cow-boys, on comprend qu'il n'y ait pas la même mentalité (chrétienne à l'origine), comme quoi la justice est rendue par l'autorité seule. Morale de westerns. Cross pense que la police, trop administrative, est trop lente. Cela l'autorise-t-il à « franchir la ligne blanche » ? Non! Débat moral immense.

Quelques points noirs entachent un thriller banal mais pas mal ficelé pour autant. Tout d’abord, le héros : un policier lambda, que l’on croirait sorti d’une série tant il manque de personnalité. Lhistoire ensuite : certes, notre vilain a pris au fur et à mesure une allure qui devient efficace. Insuffisant toutefois! En démontrent les rebondissements plats et prévisibles. Enfin, la violence: dure, souvent gratuite; le réalisateur a voulu qu’on le prenne au sérieux. Raté : le « Sherlock du coin » veut régler ses comptes, mais c’est la vengeance du gros nounours.

Convenu, sans originalité, cet Alex Cross passe sans trop peser (si ce n'est sa bruyante bande originale), mais ne bluffe jamais.