L’archevêque anglican Tutu a marqué son temps et son pays, l’Afrique du Sud, au lendemain de l’apartheid, après la prise de pouvoir de Mandela. Il dirigea en effet la « Commission de vérité et de réconciliation », créée en 1995 par le président nationaliste afin d’éviter un bain de sang de vengeances tribales. Elle avait plus précisément pour but de considérer que toute faute avouée était pardonnée, concernant les hommes du gouvernement précédent, ou, brillant par leur absence dans le film, les fautifs au service du mouvement de libération.
Dans ce contexte, le clerc tente de rapporter au bercail une brebis perdue, et pas forcément très docile : Piet Blomfeld, un assassin dur à cuire, qui demande une grâce du gouvernement… sans exprimer le moindre regret pour ses fautes.
C’est donc l’heure, pour Tutu, de mettre les mains à la pâte, et d’exercer sa vocation première : réconcilier les enfants de Dieu avec leur père. Une affaire de taille : confesser semble facile, lorsque l’on compare cela au chemin à parcourir - et à faire parcourir - jusqu’au confessionnal…
La confrontation offre quelques profonds dialogues, où l’un et l’autre doivent puiser dans leurs ressources pour atteindre leur but ; elle met en lumière la difficulté posée par le pardon, coeur de l’histoire, pardon sans lequel il n’est point d’avenir, pour reprendre les termes de l’archevêque.
Le film éclaire également à propos du courage, le courage d’aimer plutôt que de haïr, le courage d’aimer celui qui vous hait. C’est la folie du Christ, la folie de la Croix, d’aimer ceux qui crachent et crucifient, sous d’autres formes, que Dieu demande parfois aux hommes.
Si l’aspect politique souffre de manichéisme, tournant à l'hagiographie de Tutu, il faut reconnaître à ce Forgiven un talent indéniable pour sonder les âmes. Qui s’en étonnera ? Le film est signé Roland Joffé, auteur de l’inoubliable Mission (1986).
L’archevêque anglican Tutu a marqué son temps et son pays, l’Afrique du Sud, au lendemain de l’apartheid, après la prise de pouvoir de Mandela. Il dirigea en effet la « Commission de vérité et de réconciliation », créée en 1995 par le président nationaliste afin d’éviter un bain de sang de vengeances tribales. Elle avait plus précisément pour but de considérer que toute faute avouée était pardonnée, concernant les hommes du gouvernement précédent, ou, brillant par leur absence dans le film, les fautifs au service du mouvement de libération.
Dans ce contexte, le clerc tente de rapporter au bercail une brebis perdue, et pas forcément très docile : Piet Blomfeld, un assassin dur à cuire, qui demande une grâce du gouvernement… sans exprimer le moindre regret pour ses fautes.
C’est donc l’heure, pour Tutu, de mettre les mains à la pâte, et d’exercer sa vocation première : réconcilier les enfants de Dieu avec leur père. Une affaire de taille : confesser semble facile, lorsque l’on compare cela au chemin à parcourir - et à faire parcourir - jusqu’au confessionnal…
La confrontation offre quelques profonds dialogues, où l’un et l’autre doivent puiser dans leurs ressources pour atteindre leur but ; elle met en lumière la difficulté posée par le pardon, coeur de l’histoire, pardon sans lequel il n’est point d’avenir, pour reprendre les termes de l’archevêque.
Le film éclaire également à propos du courage, le courage d’aimer plutôt que de haïr, le courage d’aimer celui qui vous hait. C’est la folie du Christ, la folie de la Croix, d’aimer ceux qui crachent et crucifient, sous d’autres formes, que Dieu demande parfois aux hommes.
Si l’aspect politique souffre de manichéisme, tournant à l'hagiographie de Tutu, il faut reconnaître à ce Forgiven un talent indéniable pour sonder les âmes. Qui s’en étonnera ? Le film est signé Roland Joffé, auteur de l’inoubliable Mission (1986).