Le XVIIIe siècle est à nouveau à l'honneur, quelques mois après l'excellent Le Retour du Héros de Laurent Tirard (avec Jean Dujardin, février 2018) avec cette libre interprétation d'un texte de Diderot. Au programme il s'agit d'une histoire de séduction autour d'un marquis libertin (Edouard Baer) et d'une dame de cour jeune veuve, Madame de la Pommeraye (Cécile de France), qui entend lui faire payer son attirance distraite pour les femmes qu'il rencontre. Notamment l'une d'entre elle, la très fraîche Mademoiselle de Joncquières, flanquée de sa mère, fausse bigote. Le tableau est posé.
Ne s'étendant pas tellement sur le libertinage lui-même, le film questionne bien davantage la fidélité des amants. Conquérant entreprenant quoique distant, Edouard Baer incarne brillamment un marquis plus proche d'un héros racinien mû par sa passion sincère qu'un véritable Don Juan sans estime pour ses proies. De son côté Cécile de France figure avec un naturel étonnant la veuve joyeuse et tendre, mi-figue mi-raisin, passionnée mais disciplinée, exigeante mais vengeresse. Ce cocktail de personnages bien travaillés est d'une certaine manière sublimé par des dialogues ciselés à l'envi, et un scénario parsemé de stratégies amoureuses souvent comiques, parfois coupantes.
Entre Racine et Machiavel
Il ressort de cette aventure un parfum à la fois ordinaire et inattendu. Ordinaire parce que le thème du libertinage, s'il a fait fureur au temps de Diderot, est tellement rentré dans les moeurs contemporaines qu'il ne viendrait à l'idée de personne de surprendre avec un tel sujet. Inattendu en revanche, car le film profite de l'aubaine pour proposer une relecture complète des rapports entre les hommes et les femmes de notre société actuelle. Il réapprend quelque part le respect et l'estime dûs à chacun des deux sexes, la manière de se parler avec parcimonie, affection et civilité. Sous ses airs de comédie sentimentale à l'eau de rose, il questionne la résistance des relations, n'hésitant pas à soulever le couvercle des vertus improbables pouvant être contenues dans le mariage arrangé.
Bref, le film s'autorise beaucoup de petits tests avec le spectateur, confiant son succès à deux acteurs issus du théâtre, qui ne laissent pas de nous amuser par la finesse de leurs égards et de leur machiavélisme.
Le XVIIIe siècle est à nouveau à l'honneur, quelques mois après l'excellent Le Retour du Héros de Laurent Tirard (avec Jean Dujardin, février 2018) avec cette libre interprétation d'un texte de Diderot. Au programme il s'agit d'une histoire de séduction autour d'un marquis libertin (Edouard Baer) et d'une dame de cour jeune veuve, Madame de la Pommeraye (Cécile de France), qui entend lui faire payer son attirance distraite pour les femmes qu'il rencontre. Notamment l'une d'entre elle, la très fraîche Mademoiselle de Joncquières, flanquée de sa mère, fausse bigote. Le tableau est posé.
Ne s'étendant pas tellement sur le libertinage lui-même, le film questionne bien davantage la fidélité des amants. Conquérant entreprenant quoique distant, Edouard Baer incarne brillamment un marquis plus proche d'un héros racinien mû par sa passion sincère qu'un véritable Don Juan sans estime pour ses proies. De son côté Cécile de France figure avec un naturel étonnant la veuve joyeuse et tendre, mi-figue mi-raisin, passionnée mais disciplinée, exigeante mais vengeresse. Ce cocktail de personnages bien travaillés est d'une certaine manière sublimé par des dialogues ciselés à l'envi, et un scénario parsemé de stratégies amoureuses souvent comiques, parfois coupantes.
Entre Racine et Machiavel
Il ressort de cette aventure un parfum à la fois ordinaire et inattendu. Ordinaire parce que le thème du libertinage, s'il a fait fureur au temps de Diderot, est tellement rentré dans les moeurs contemporaines qu'il ne viendrait à l'idée de personne de surprendre avec un tel sujet. Inattendu en revanche, car le film profite de l'aubaine pour proposer une relecture complète des rapports entre les hommes et les femmes de notre société actuelle. Il réapprend quelque part le respect et l'estime dûs à chacun des deux sexes, la manière de se parler avec parcimonie, affection et civilité. Sous ses airs de comédie sentimentale à l'eau de rose, il questionne la résistance des relations, n'hésitant pas à soulever le couvercle des vertus improbables pouvant être contenues dans le mariage arrangé.
Bref, le film s'autorise beaucoup de petits tests avec le spectateur, confiant son succès à deux acteurs issus du théâtre, qui ne laissent pas de nous amuser par la finesse de leurs égards et de leur machiavélisme.