DC Comics doit faire face à l'avalanche de films de Marvel. Branle-bas de combat, tout le monde sur le pont, on va faire nous aussi s'affronter nos héros. Batman vs Superman, voilà une affiche qui claque !
Oui mais voilà. Comment faire s'affronter les deux super-héros sans que les fans des deux camps soient mécontents ? Vous vous en doutez, il ne doit pas arriver que l'un le remporte sur l'autre, mais difficile encore, comment deux hommes aux intentions pures pourraient en venir à se battre alors qu'ils sont tous les deux dans le camp du bien ? On imagine pas une seconde que l'un des deux devienne vilain. Bon…
Cela ne doit pas non plus avoir l'air de vengeance. Ils sont gentils on vous dit ! Ils ne vont pas se venger ! C'est vrai quoi, à la fin, suivez un peu !
Comme la jalousie est exclue, il ne reste plus qu'une solution. L'erreur. Bon ils vont avoir l'air un peu stupides, à penser que l'autre est méchant alors qu'il sauve des gens et tue des sadiques, mais c'est un moindre mal.
Deuxième obstacle de taille : vous en pensez ce que vous voulez, mais il est clair que si Superman et Batman se battent dans les vestiaires, Superman va exploser Batman. Non que l'homme chauve-souris soit en carton, mais hé ! Les gars ! Superman ! Allô quoi ! Ce type a carrément des super-pouvoirs de malade ! Il est invulnérable (ou presque), il vole, il va plus vite que la lumière… Vous faites quoi en face de lui avec une bagnole qui va vite ? Hein ? Vous allez vite ? Laissez-moi rire.
Il fallait donc que les scénaristes construisent une histoire à peu près crédible qui mette Superman en difficulté. Dans la bataille, il n'y aura donc pas un seul ennemi, mais deux. Aux côtés de Batman, ressort alors un Lex Lutor plus en forme que jamais, interprété très brillamment par Jesse Eisenberg qui avait déjà interprété un dangereux malfaiteur, Mark Zuckerberg, dans The Social Network (oh ça va ! Si on ne peut plus rigoler !).
Ces deux premières difficultés donnent donc naissance à un scénario compliqué, pour ne pas dire tiré par les cheveux, souvent peu crédible et parfois franchement obscur. On aimerait se dire que c'est un scénario brillant, mais le fait que ses créateurs fassent tout pour nous perdre rend la chose inutilement complexe. Certaines choses sont même ajoutées fort curieusement, comme cette apparition comme un cheveu sur la soupe de Wonder Woman, plus ridicule et kitsch que jamais.
En face de Marvel, qui détruit la moitié de la planète à chaque film, il fallait de la casse. Les amateurs seront ravis. Les villes s'effondrent dans des apocalypses de poussière, les immeubles volent en éclat et, magie du cinéma, le spectateur choqué par les attentats qui font 21 morts ne sourcillent pas devant des catastrophes qui broient des dizaines de milliers de vie. Que voulez-vous ma bonne dame, le monde devient fou !
Sur le fond le film aborde la question éthique des super-héros et, tout particulièrement, de Superman. Célébré comme un demi-dieu dans notre monde, celui-ci est sans cesse partagé entre aider les humains et enfiler ses pantoufles. Bon… Je dis pas que ça vole très haut, mais c'est déjà ça, d'autant que, assez curieusement, la question de Dieu n'est pas évacuée. Superman n'est considéré par le film ni comme un dieu, ni comme échappant aux lois divines. Il est donc soumis à des choix moraux de taille et dépend comme feu notre bon roi de France de règles au-dessus de lui.
Il ressort de tout cela un divertissement efficace, quoique compliqué, qui devrait accompagner harmonieusement vos pop-corns et donner lieu à des discussions dignes des rivalités de club de foot (qui aurait gagné ? Qui est le plus fort ? Etc.).
Marvel n'a qu'à bien se tenir...
DC Comics doit faire face à l'avalanche de films de Marvel. Branle-bas de combat, tout le monde sur le pont, on va faire nous aussi s'affronter nos héros. Batman vs Superman, voilà une affiche qui claque !
Oui mais voilà. Comment faire s'affronter les deux super-héros sans que les fans des deux camps soient mécontents ? Vous vous en doutez, il ne doit pas arriver que l'un le remporte sur l'autre, mais difficile encore, comment deux hommes aux intentions pures pourraient en venir à se battre alors qu'ils sont tous les deux dans le camp du bien ? On imagine pas une seconde que l'un des deux devienne vilain. Bon…
Cela ne doit pas non plus avoir l'air de vengeance. Ils sont gentils on vous dit ! Ils ne vont pas se venger ! C'est vrai quoi, à la fin, suivez un peu !
Comme la jalousie est exclue, il ne reste plus qu'une solution. L'erreur. Bon ils vont avoir l'air un peu stupides, à penser que l'autre est méchant alors qu'il sauve des gens et tue des sadiques, mais c'est un moindre mal.
Deuxième obstacle de taille : vous en pensez ce que vous voulez, mais il est clair que si Superman et Batman se battent dans les vestiaires, Superman va exploser Batman. Non que l'homme chauve-souris soit en carton, mais hé ! Les gars ! Superman ! Allô quoi ! Ce type a carrément des super-pouvoirs de malade ! Il est invulnérable (ou presque), il vole, il va plus vite que la lumière… Vous faites quoi en face de lui avec une bagnole qui va vite ? Hein ? Vous allez vite ? Laissez-moi rire.
Il fallait donc que les scénaristes construisent une histoire à peu près crédible qui mette Superman en difficulté. Dans la bataille, il n'y aura donc pas un seul ennemi, mais deux. Aux côtés de Batman, ressort alors un Lex Lutor plus en forme que jamais, interprété très brillamment par Jesse Eisenberg qui avait déjà interprété un dangereux malfaiteur, Mark Zuckerberg, dans The Social Network (oh ça va ! Si on ne peut plus rigoler !).
Ces deux premières difficultés donnent donc naissance à un scénario compliqué, pour ne pas dire tiré par les cheveux, souvent peu crédible et parfois franchement obscur. On aimerait se dire que c'est un scénario brillant, mais le fait que ses créateurs fassent tout pour nous perdre rend la chose inutilement complexe. Certaines choses sont même ajoutées fort curieusement, comme cette apparition comme un cheveu sur la soupe de Wonder Woman, plus ridicule et kitsch que jamais.
En face de Marvel, qui détruit la moitié de la planète à chaque film, il fallait de la casse. Les amateurs seront ravis. Les villes s'effondrent dans des apocalypses de poussière, les immeubles volent en éclat et, magie du cinéma, le spectateur choqué par les attentats qui font 21 morts ne sourcillent pas devant des catastrophes qui broient des dizaines de milliers de vie. Que voulez-vous ma bonne dame, le monde devient fou !
Sur le fond le film aborde la question éthique des super-héros et, tout particulièrement, de Superman. Célébré comme un demi-dieu dans notre monde, celui-ci est sans cesse partagé entre aider les humains et enfiler ses pantoufles. Bon… Je dis pas que ça vole très haut, mais c'est déjà ça, d'autant que, assez curieusement, la question de Dieu n'est pas évacuée. Superman n'est considéré par le film ni comme un dieu, ni comme échappant aux lois divines. Il est donc soumis à des choix moraux de taille et dépend comme feu notre bon roi de France de règles au-dessus de lui.
Il ressort de tout cela un divertissement efficace, quoique compliqué, qui devrait accompagner harmonieusement vos pop-corns et donner lieu à des discussions dignes des rivalités de club de foot (qui aurait gagné ? Qui est le plus fort ? Etc.).
Marvel n'a qu'à bien se tenir...