Belle du seigneur

Film : Belle du seigneur (2012)

Réalisateur : Glenio Bonder

Acteurs : Jonathan Rhys Meyers (Solal), Natalia Vodianova (Ariane d'Auble), Marianne Faithfull (Mariette), Ed Stoppard (Adrien)

Durée : 01:44:00


Adaptation du livre Belle du Seigneur, du très sioniste Albert Cohen, ce film est très intéressant à bien des égards.

D'une part il est pleinement ancré dans la judaïté. Le contexte est celui de la fameuse et pitoyable Société des nations (SDN), qui mourut de ne savoir s'imposer aux États qui la composaient. La montée d'Hitler à cette époque pose la question du sort des juifs, dont le film montre la persécution progressive. Le réalisateur Glenio Bonder, juif également et décédé peu après le film, s'est passionné une grande partie de sa vie pour Albert Cohen et a mis des décennies à obtenir l'autorisation de sa veuve, à trouver un producteur et à donner naissance au film. On notera la présence de deux invités français, Jack Lang (qui déclame, assez mal, quelques mots pendant le film) et Me Georges Kiejman, qui interprète un diplomate français.

Mais Belle du Seigneur est avant tout une histoire d'adultère. La très belle Natalia Vodianova, amie de la petite amie du réalisateur, interprète une femme de petite vertu (malgré ses airs de princesse) qui se laissera séduire par Solal, personnage évidemment fictif mais dont Albert Cohen avait déjà dessiné la personnalité dans son premier livre, Solal. Celui-ci est en l’occurrence sous-secrétaire général de la SDN et employeur de son mari, qu'elle quittera comme une péronnelle avant de se rendre compte, pauvre enfant, que son nouveau compagnon est assez difficile à vivre, ce qui lui cause des tourments qu'elle semble chérir tendrement.

Le film oscille donc entre les angoisses de Solal, les inquiétudes de la jeune femme et l'incapacité totale du couple à se libérer de ses démons. Le tout est certainement intéressant psychologiquement, mais baigne dans un jus malsain et égocentrique sans lumière au bout du tunnel. Dommage !..