Sophia Coppola réalise ici un véritable billet d'humeur cinématographique. Ce dernier film à la réalisation soignée est une dénonciation claire. Ces adolescents cambrioleurs, interprétés assez justement, semblent n'avoir qu'une préoccupation dans la vie : la gloriole et les vanités. Même le sexe est absent de la pellicule, malgré les quelques postures affriolantes que prend Emma Watson (la coqueluche des Harry Potter) pour avoir l'air d'une femme fatale.

Magazines, musiques, attitudes, vêtements... Tout semble avoir été fait dans ce film pour pointer du doigt une jeunesse sans repères, qui vole comme elle respire, se trahit, poussée parfois par des parents idiots qui pensent faire tout ce qu'il faut par des inculcations de principes vides de sens.

Oui, vraiment, ce film ressemble à un appel au secours d'une génération mûre qui regarde ses petits frères et sœurs avec un fluide glacial qui lui parcoure l'échine... La pensée est bannie de cette jeunesse droguée et abrutie, dont le buzz est l'ultime projet de vie. Interrogé par la presse pour des faits graves qui auraient pu se solder par des morts (cf. cette jeune fille qui fait la cruche avec un pistolet), le personnage d'Emma Watson prend des airs de star et déclare qu'elle veut sauver la planète et améliorer la vie des gens. Ces déclarations sont absolument symptomatiques d'une époque qui vit de slogans conjuratoires. Du « plus jamais ça » au « sauvons la planète », notre époque oublie qu'un petit geste de bonté effectivement réalisé vaut plus que tous les grands idéaux réunis : cette petite péronnelle ne soupçonne pas une seconde que le simple fait de ne pas voler est infiniment supérieur à toutes ses grandes aspirations.

Triste monde privé de philosophie réaliste !..