Boule et Bill

Film : Boule et Bill (2013)

Réalisateur : Alexandre Charlot, Franck Magnier

Acteurs : Franck Dubosc (Papa Boule), Marina Foïs (Maman Boule), Charles Crombez (Boule), Nicolas Vaude (Voisin du dessous)

Durée : 01:30:00


Au lieu de mélanger vaguement quelques petites intrigues de la bande-dessinée, l’adaptation de Boule et Bill se veut indépendante de celle-ci par une histoire inventée de toutes pièces. Audacieux? Nécessaire, en fait. Impossible de monter un scénario avec des péripéties de deux pages chacune.

Inadaptable alors? Casse-gueule, sûrement. Loin de l’audace d’un Chabat pour adapter Astérix chez Cléopâtre, Boule et Bill demeure très sage et décousu. Sage pour toutes les idées, décousu dans la narration : une succession d’intrigues secondaires est censée mouvoir l’évolution du foyer.

En fait, il faut oublier les amorces de réflexions vite noyées ; vous l’aurez compris au bout de quelques minutes, il s’agit d’un film destiné aux enfants. Et il n’y perd pas de valeur : à un niveau adulte, il n’a aucun poids, mais ce n’est pas ici qu’on l’attend. Écoutez les chérubins qui rient aux éclats devant la tortue (adorable il faut dire) ou Boule, Bill et autres Pouf, et vous comprendrez que la sortie est réussie si vous avez amené le vôtre.

Cela dit, un point noir gâche un ensemble qui frôlait l'attendrissant : le massacre de l'oeuvre originelle. Un gamin insignifiant, un père qui abhorre le chien, une mère féministe, une habitation cauchemardesque, un boulot source d'échecs ... On n'a pas dû lire le même Boule et Bill !

Le chien ne change rien : le gamin secoue son nouveau hochet, la mère veut jouer au pater familias et ne cesse de geindre parce que monsieur est, paraît-il, égoïste, lorsque le malheureux n'est que paumé.

Seuls le final et les bonnes idées de Boule rappellent la fraîcheur de Roba. Pourquoi adapter une oeuvre si l'on écarte ses qualités majeures ? Un mélange ficelé du meilleur, comme le film Molière, est le procédé inverse qui, lui, marche.