Broadway Therapy

Film : Broadway Therapy (2013)

Réalisateur : Peter Bogdanovich

Acteurs : Imogen Poots (Isabella "Izzy" Patterson), Owen Wilson (Arnold Albertson), Illeana Douglas (Judy), Kathryn Hahn (Delta Simmons)

Durée : 01:33:00


La force de ce film, sans conteste, est de réussir à créer des situations dans lesquelles tout part en cacahuète de façon assez rigolote. Mais ce qui fait la force du film fait aussi sa faiblesse. Si le scénario parvient souvent à rejoindre le vaudeville avec un certain brio, il s'en faut de peu pour qu'il ne soit qu'une succession de sketchs dont les interstices soient comblées par un script insipide et sans réel intérêt.


Pour briser 13 ans de silence (depuis Parfum de meurtre en 2001) Peter Bogdanovitch a misé sur une idée assez originale. Un homme, amoureux des femmes dans tous les sens du terme, prend sur lui de donner une forte somme aux prostituées qu'il consomme afin de les faire sortir de l'ornière. En échange de cette somme, elles doivent promettre de ne plus faire l'amour qu'avec des hommes qu'elles aiment.

On va pas se mentir : c'est un peu mignon, mais un petit peu con (j'ai pas résisté au gros mot, mais notez qu'il s'agit d'une référence cinéphilique !)… Le personnage d'Arnold, interprété par Owen Wilson, fait ici office de pompier pyromane, puisqu'il dénonce un procédé dont il profite à tour de bras.

Le film n'est pas dupe et tente de nous faire oublier le paradoxe en ajoutant à l'affaire Jane, une psychiatre complètement tarée qui passe son temps à hurler sur les gens et distribue parfois quelques bourre-pifs bien sentis. Elle est parfois amusante, mais le comique a un peu de mal à prendre.


Ceci résume le film : le scénario est très bon, mais la magie est constipée. On sourit, mais on a un peu de mal à rire. On est surpris par le croisement perpétuel de tous les personnages au cœur de situations explosives, mais la fin paraît quelque peu artificielle et, pour tout dire, assez peu convaincante.

On en sort donc avec une impression bizarre d'avoir suivi pendant une heure et demi des histoires de fesses assez peu intéressantes, mais sans s'être ennuyé pour autant. On se rappelle de quelques gags résurgents, correctement mis en scène, mais c'est à peu près tout.


Pour le reste, n'insistez pas : je ne vous révélerai pas le nom du sale acteur-réalisateur que j'adore égratigner et qui apparaît à la fin du film comme s'il était quelqu'un d'intéressant. Et que cela ne vous donne pas l'envie d'aller voir le film ! La curiosité est un vilain défaut !