Dans sa lente ascension vers le succès, le téméraire réalisateur de cinéma indépendant Ira Sachs arrive aujourd’hui au stade de la reconnaissance internationale avec son film le plus accessible : Brooklyn Village (Little Men outre-Atlantique). Notons le talent du système de distribution français qui parvient continuellement à redoubler d’absurdité en ne traduisant pas le titre, mais en choisissant un autre titre en langue anglaise.
En dehors des qualités classiques que l’on attend de ce type de drame (réalisation sobre, dialogues justes et discrets, show don’t tell), Brooklyn Village marque avant tout par l’attention qui est portée au jeu des acteurs. On imagine qu’Ira Sachs a dû les diriger avec une grande précision. Le défi est d’autant plus important que le film repose sur un duo de jeunes adolescents et que les acteurs enfants sont souvent le point faible d’un film. Ici, la jeunesse est belle et naturelle. La projection évidente de l’auteur sur le personnage de Jake et le talent de Theo Taplitz qui l’incarne est le principal intérêt du film. On l’accompagne avec empathie dans ce terrible désenchantement que l’on appelle grandir ! L’enfant qui perd son innocence est le personnage de roman par excellence ; c’était déjà le thème du mystérieux Mud de Jeff Nichols (2012) qui traite la même question, mais pour un résultat global plus fini, plus poussé, et plus impressionnant. Le titre français de Little Men tente d’imposer le quartier de Brooklyn en personnage principal, et c’est malheureusement le principal défaut du film qui frôle la vision clichée du petit quartier tranquille. Mud, en revanche, qui s’appuie aussi sur l’environnement où évoluent les personnages (le Mississippi), en fait l’univers agressif qui justifie leurs actes. Brooklyn se justifie par son environnement, Mud en fait l’incarnation du fatum.
Malgré tout, Brooklyn Village est un drame très émouvant, une lente ascension vers un final tendu qui devient un véritable soulagement : on ne résout pas le problème, on l’accepte. Le tout abouti sur un épilogue sans dialogue, raffiné et émouvant, qui fait écho à une réplique du père : « sometimes you gotta let things go »… et pour toute morale : le bonheur est une décision.
Dans sa lente ascension vers le succès, le téméraire réalisateur de cinéma indépendant Ira Sachs arrive aujourd’hui au stade de la reconnaissance internationale avec son film le plus accessible : Brooklyn Village (Little Men outre-Atlantique). Notons le talent du système de distribution français qui parvient continuellement à redoubler d’absurdité en ne traduisant pas le titre, mais en choisissant un autre titre en langue anglaise.
En dehors des qualités classiques que l’on attend de ce type de drame (réalisation sobre, dialogues justes et discrets, show don’t tell), Brooklyn Village marque avant tout par l’attention qui est portée au jeu des acteurs. On imagine qu’Ira Sachs a dû les diriger avec une grande précision. Le défi est d’autant plus important que le film repose sur un duo de jeunes adolescents et que les acteurs enfants sont souvent le point faible d’un film. Ici, la jeunesse est belle et naturelle. La projection évidente de l’auteur sur le personnage de Jake et le talent de Theo Taplitz qui l’incarne est le principal intérêt du film. On l’accompagne avec empathie dans ce terrible désenchantement que l’on appelle grandir ! L’enfant qui perd son innocence est le personnage de roman par excellence ; c’était déjà le thème du mystérieux Mud de Jeff Nichols (2012) qui traite la même question, mais pour un résultat global plus fini, plus poussé, et plus impressionnant. Le titre français de Little Men tente d’imposer le quartier de Brooklyn en personnage principal, et c’est malheureusement le principal défaut du film qui frôle la vision clichée du petit quartier tranquille. Mud, en revanche, qui s’appuie aussi sur l’environnement où évoluent les personnages (le Mississippi), en fait l’univers agressif qui justifie leurs actes. Brooklyn se justifie par son environnement, Mud en fait l’incarnation du fatum.
Malgré tout, Brooklyn Village est un drame très émouvant, une lente ascension vers un final tendu qui devient un véritable soulagement : on ne résout pas le problème, on l’accepte. Le tout abouti sur un épilogue sans dialogue, raffiné et émouvant, qui fait écho à une réplique du père : « sometimes you gotta let things go »… et pour toute morale : le bonheur est une décision.