Pour cette comédie, neuf producteurs de renom, tels Mike Medavoy ou David Thwaites, ont investi dans un casting et des décors coûteux. Ils ont adapté au cinéma le manuel pour femme enceinte le plus lu aux Etats-Unis, écrit par Heidi Murkoff. La diversité des lieux de tournage et douze rôles principaux font de cette comédie un long-métrage bien rythmé.

La caméra suit l’évolution de cinq grossesses dans le but, semble-t-il, de promouvoir la vie. Il s’agit de démystifier un enfantement trop souvent idéalisé. L’œuvre vise de plus à apaiser l’angoisse des nouveaux parents face aux innombrables difficultés qui les attendent. Avoir un enfant, c’est un grand changement mais c’est normal. Pas faux ! Ce rappel accompagné d’une note d’humour permet de détendre l’atmosphère.

Fallait-il aller jusqu’à adapter ce livre en comédie ? La réponse à cette question dépend de la dimension accordée au don de la vie. Or l’équipe artistique a choisi de se concentrer uniquement sur le ressenti des futurs parents. Certes l’enfant attendu est considéré avec attendrissement. Mais la description de toutes les difficultés pouvant accompagner une naissance est si outranci& egrave;re qu’elle n’est ni pudique, ni crédible. D’ailleurs, aucun des couples n’accueille son bébé dans une situation familiale traditionnelle, voilà qui manque de réalisme.

Au lieu de promouvoir la vie, l’humour douteux de l’œuvre et son pseudo-réalisme la désacralisent. Devenir parent suppose de renoncer à soi. Ici on tente de valoriser la famille par quelques scènes sentimentales. Celles-ci ne suffisent pas à masquer la vulgarité des préoccupations telles que celles de cette équipe de papas plus solidaires dans le cynisme que dans l’effort.