Cerise

Film : Cerise (2015)

Réalisateur : Jérôme Enrico

Acteurs : Zoé Adjani-Vallat (Cerise), Jonathan Zaccaï (Fred), Tania Vichkova (Nina), Olivia Côte (Pascale)

Durée : 01:30:00


Oui, bon, d'accord… Zoé Adjani-Vallat est la nièce d'Isabelle Adjani. On va quand même pas en faire tout un fromage ! Alors que vaut-il ce film ? (nan mais c'est vrai, quoi, à la fin !)

Cerise (incarnée par la starlette susmentionnée qui rêve de faire un bac littéraire, fait suffisamment rare pour être souligné), est une adolescente mal dégrossie qui doit rejoindre son père (divorcé) en Ukraine.

Comme son père est un égoïste empêtré dans ses problèmes, Cerise arrive dans cette vie de célibataire comme un noyau dans la confiture (de cerises, ha ha !). Entre les collègues de bureau (pas toujours de la première finesse), les pouffiasses de son père (je n'ai pas trouvé d'autre mot aussi expressif), un pays inhospitalier ravagé par la guerre civile et une langue qui n'a pas grand-chose à voir avec le français, la jeune fille est perdue.

En fait cela tombe assez bien, parce que c'est exactement le traitement dont elle a besoin. Sale gosse façonnée comme tant d'autres par la civilisation occidentale, Cerise écoute de la musique pourrie (chantée par un boys band hilarant de caricature), rêve de vivre une histoire fabuleuse avec un métrosexuel blondinet et insupportable, a presque autant de culture qu'un poisson rouge et méprise bien entendu tous ceux qui ont de la valeur. Bref ma petite sœur, avec les cheveux teints en une couleur extraterrestre.

C'est dans ce contexte qu'elle va rencontrer Nina, la femme de ménage de son père, qu'elle aurait certainement abhorrée dans sa patrie natale mais qui, de par sa gentillesse et ses activités séduisantes (faire entre autres des gâteaux qui ont l'air très bons), va lui sembler un moindre mal. Au contact de cette femme, elle va comprendre que la vie n'est pas entièrement ceriso-centrée.

Par ailleurs, élève au collège français en Ukraine, elle va croiser de nombreux camarades dont un jeune garçon qu'elle va bien entendu mépriser avant de tomber dans ses bras pour le supplier de l'aider (celui-ci étant de riche extraction).

Elle va enfin tomber amoureuse du sosie de son chanteur débile préféré avant d'avoir le coeur brisé parce que celui-ci est gay (ce qui nous vaut un baiser homosexuel, au passage).

L'ensemble n'est donc pas mal fait, les personnes en charge d'adolescents pourront se venger avec délectation en voyant un spécimen se faire redresser à coups de vie, et le film porte une réflexion assez juste (quoique sommaire) sur les affres de l'adolescence.

Concernant la situation en Ukraine, fait qui m'inquiétait en entrant dans la salle parce que je n'étais pas prêt à me farcir un film de propagande, le film évite soigneusement la question. Le fait que le peuple ukrainien résiste à la dictature communiste n'ayant pas grand-chose à voir avec la situation actuelle, on s'en sort indemne.