Certifiée Halal

Film : Certifiée Halal (2015)

Réalisateur : Mahmoud Zemmouri

Acteurs : Hafsia Herzi, Smaïn Fairouze, Mourade Zeguendi, Nadia Kounda

Durée : 01:25:00


Alors ? La peste ou le choléra ? Car notre époque a ceci de génial qu'on nous embringue systématiquement dans des débats dont les options sont excessives. Cette fois un vieux débat en carton sur la femme : faut-il accepter que les femmes couchent sans scrupules avant le mariage, ou au contraire les marier de force dans la fleur de l'âge pour qu'elles soient vierges au moment des noces ? Évidemment, le film a fait son choix. Peut-être est-ce pour cela, au vu de la psychose ambiante, qu'un seul cinéma semble mettre le film à l'affiche à Paris : il ne faudrait pas contrarier les tarés barbus à la mitraillette nerveuse !

Comme chaque fois que les féministes entrent dans le débat, elles ne font pas que défendre leurs opinions : elles caricaturent les opinions adverses. Certifiée Halal devient donc un brillant film de propagande. Le scénario est vraiment bien construit. Tout est prévu pour amplifier le désarroi de ces jeunes filles mariées contre leur gré, comme ce parallèle entre la vente de bétail aux enchères et le mariage forcée.

Mais du même fait, bien évidemment, la virginité, de vertu qu'elle est, passe pour une imbécillité surannée, imposée par des gens violents et obscurantistes. Exit la maîtrise de soi, la préservation du corps pour l'être aimé, l'être unique. Exit la pureté et l'innocence : ceux qui défendront la virginité seront désormais des dangers publics, et les femmes qui s'y prêteront seront réputées « soumises ».

Il est consternant de constater que dans notre société, les extrêmes se nourrissent. Grâce au manque de pudeur et aux théories débiles des féministes, les islamistes prospèrent, et grâce aux arriérés brutaux et liberticides qui font la une de nos journaux, les féministes pourront toujours faire croire qu'elles sont utiles.

Et nous, pauvres mortels sans tribune, sommes condamnés à les entendre se crêper le chignon comme des excités, tant il est vrai que la démocratie a ce vice de donner la part belle à ceux qui se mettent en avant plutôt que de confier les rênes aux gens capables et discrets.