Cogan : Killing Them Softly

Film : Cogan : Killing Them Softly (2012)

Réalisateur : Andrew Dominik

Acteurs : Brad Pitt (Jackie Cogan), Scoot McNairy (Frankie), James Gandolfini (Mickey), Richard Jenkins (Conducteur)

Durée : 01:37:00


Killing them softly, tout softly, avec un bon vieux fusil à pompe... Brad Pitt incarne un tueur à gage, présenté dans le film (au travers d'une chouette chanson country) comme un redresseur de torts. Tu parles ! Monsieur est tout simplement une brute qui a fait de sa violence un business. Pour lui, rien de personnel, rien que des dossiers. Il faut éclater Trattman, dézinguer Squirrel... et la morale ? Elle n'a rien à voir avec tout cela, bien entendu ! Puisqu'on vous dit que c'est un métier !

 

Le rythme est lent, mais peut-être pas assez pour être le seul facteur d’ennui… En effet, comme dans un Tarentino, les protagonistes se perdent en dialogues superficiels, longues anecdotes pour lesquelles le jeu des acteurs est absolument essentiel. Comment, sinon, intéresser le spectateur à des discussions sur les armes, le meurtre, l'alcool et les prostituées ? Dans le dossier de presse, le réalisateur est très clair : le but recherché est de démontrer l’ennui du monde des gangsters. Pari réussi !

 

Tiré du roman L'art et la manière (2012), de Georges V. Higgins, le film entend tirer un parallèle entre la crise économique mondiale et les désordres financiers qui frappent les milieux criminels. Bien qu’intéressant, le parallèle en question manque cruellement de souffle. On voit des gens dont les coups bas sont motivés par l'argent, des scènes entrecoupées par des flashes d'information rappelant le contexte économique, le tout aboutissant sur une explication fumeuse du grand Pitt. Ce dernier constate en effet qu'en Amérique le mot « société » est banni au profit du mot d’ordre « chacun pour soi. »

 

Bref : il s'agit d'un film assez quelconque qui rate sa valeur artistique en prétendant être une comédie, et là... c'est le drame !