Trois hommes dont le point commun est une femme, Charlie. Deux d'entre eux sont des ex, et le troisième un gentil garçon perdu qui avait bien besoin d'une maman. Dans ce film, il y a ce qu'on voit, et ce qu'on ne voit pas.

Ce qu'on voit est drôle, voire très drôle. Les ressorts de la comédie sont très fonctionnels parce que rivés sur trois jeux d'acteurs à fortes personnalités, condition essentielle pour la réussite d'un film choral. Le scénario emprunte également au road-movie, puisque la plus grande partie de la pellicule retrace un voyage tant physique qu'initiatique.

Malgré quelques essoufflements et inégalités dans le traitement dramatique, la prouesse n'en est que plus remarquable, puisque le spectateur ne s'ennuie jamais.

Ce qu'on ne voit pas est un peu plus glauque. On peut remarquer que la Charlie en question, certainement très sympathique et pour le moins rendue jolie par les charmes de Mélanie Thierry, n'a pas une vie sentimentale très satisfaisante. Elle semble collectionner les ex-copains qu'elle range dans l'étagère de l'amitié avec un naturel déconcertant, et cette diversité dans les conquêtes (ne serait-ce qu'au niveau des trois garçons) semble être le dommage collatéral d'une quête de l'homme parfait. Certaines ne se marient jamais, Charlie c'est le contraire. Boris incarne la maturité et la bourgeoisie rassurante, Élie la folie du poète et Maxime l'instinct maternel.

Entre la comédie de situation et le drame des psychologies, reste la fragile amitié éclose entre les portières d'une voiture, basée sur un souvenir commun forcément éphémère parce que juste sentimental.

Prémisses d'une amitié future profonde, certainement, mais le film n'ira pas si loin. Dommage...