Des gens qui s'embrassent

Film : Des gens qui s'embrassent (2012)

Réalisateur : Danièle Thompson

Acteurs : Eric Elmosnino (Zef), Lou de Laâge (Noga), Kad Merad (Roni), Clara Ponsot (Melita), Monica Bellucci (Giovanna)

Durée : 01:40:00


Au départ, la rencontre d'un mariage et d'un enterrement. Ensuite, une comédie juive entièrement roulée sur les grandes dialectiques fondamentales : l'amour et la mort, la religion et le matérialisme, les grands principes et la liberté, l'esprit et la matière... et les cousins, la famille, la communauté !

Ce choc perpétuel entre les deux univers provoque très efficacement l'émotion, entretenue par une alchimie efficace qui nous maintient dans une attente perpétuelle. Beaucoup de couleurs, de mouvement, et de piquant, dans le jeu comme dans le tournage. Moi, je ne me suis pas ennuyé !

Le mélange du tragique (l'enterrement) et du comique (le mariage) forme ici le sens même de l'histoire, puisqu'il s'agit de les réconcilier à la fin à travers les deux frères, Jean-qui-pleure (le pratiquant scrupuleux, maigre, nerveux) et Jean-qui-rit(Kad Merad en financier bon vivant, laxiste mais sans idéal), et leurs filles respectives. Fin un peu facile, j'en conviens, mais la réalisatrice sait nous réconcilier avec une touche d'auto-dérision (« La famille, c'est la famille! »). Sympathique et optimiste... voire complaisant : dommage.

Cet affrontement binaire de deux univers est hautement poétique, mais un peu manichéen et simpliste. Incarnés dans les deux frères, voilà que s'affrontent : le noir et le blanc, le deuil et le mariage, la mort et l'amour, la religion et la mécréance, le scrupule et l'insouciance, l'idéal et le matériel ... ! Et au lieu d'une solution dans un juste milieu, le film fait du rafistolage facile en nœud de boudin, façon : « On fait la paix », sans qu'on s'en sorte par le haut. Pas trop mon truc, le dualisme : jamais deux... sans l' Un !