Un film français remarquable, sur fond d'une Guerre d'Algérie où les soldats français ne font pas, comme dans la pensée unique, figures d'invétérés tortionnaires, même si la guerre est montrée comme étant très difficile. Le scénario est simple, tiss& eacute; autour d'un MacGuffin en forme de mystérieuse mallette, dont le contenu ne sera dévoilé qu'à la toute fin du film. Si les thrillers d'Hitchock sont nés dans la publicité, celui des Martin vient tout droit de l'univers du clip, où le cut est mis très efficacement au service du suspens. Mais en plus d'être fantastique et de suspens, Djinns est un authentique film choral, desservi par une jeune génération d'acteurs très prometteuse. Créature invisible, le djinn est un démon issu de la culture arabo-musulmane mais, dans le film, les djinns ne sont pas du côté du bien ou du mal : ils sont un peuple offensé par l'arrivée de l'armée française sur son territoire, et se défendent en utilisant les armes que leur ont prêté l'islam : la manipulation de l'esprit (dans la mythologie arabe, le djinn pouvait en plus prendre possession d'un corps). Les comportements des militaires ne sont pas toujours très crédibles. Il s'agit en effet de soldats professionnels, et non d'appelés qui flanchent à la moindre menace. Par ailleurs le jeune Saint-Cyrien qui commande le groupe est perçu comme un petit bureaucrate bien peu charismatique. Un film réellement prenant, qui redonne espoir dans le cinéma français.