Alors que le titre (« Fourrière » en français) pouvait laisser présager une nouvelle offensive des tenants de la justice sociale (courant idéologique se focalisant sur la réinsertion du condamné au détriment du caractère punitif et neutralisant de la prison), le film tente plutôt de s'inscrire dans la veine du documentaire. Le scénario est ainsi chronologique, simple et brutal. Les transitions sont sobres et les plans d'une composition académique. C'est donc dans un jeu d'acteur très authentique que vient se loger l'intérêt du film. Souvent il ne s'agit pas de rôles de composition puisque certains personnages interprètent leur propre rôle. Ainsi le personnage central a-t-il manqué deux fois le tournage pour cause... d'emprisonnement. Pour autant Dog Pound est-il un révélateur ou au contraire un parti pris idéologique ? S'il vise à attirer l'attention du public sur cette partie de la vie carcérale, et s'il pouvait ainsi être récupéré par toutes les idéologies, il échappe cependant au genre du film de propagande. Le contexte est réaliste, les surveillants de prison (professionnels et parfois attachants) ne sont pas montrés comme des tortionnaires, et les prisonniers de l'établissement ne sont pas d'innocents agneaux voués à l'abattoir carcéral. Pourtant les questions posées par le réalisateur trahissent son incompréhension. Le rôle principal est celui d'un adolescent que la justice innocentera à la fin de sa détention (même si l'éthique n'est pas dupe puisqu'il s'agit bien d'un meurtrier). Dès lors, si son incarcération semble injustifiée légalement, elle transformera néanmoins ce simple délinquant en prédateur redoutable ! Voilà ainsi réalisé un argument « tarte à la crème » pour les adversaires de l'emprisonnement : la prison rend pire... Or le monde est toujours dans l'expectative d'une solution aussi neutralisante et punitive que la prison, mais plus édifiante. Poser la question ne la résout pas. Le film montre également combien les prisons pour grands adolescents sont l'antichambre des enfers carcéraux pour adultes : menaces, ravages de la drogue, tortures, mutilations, « racket »... Tous les codes de la prison pour adulte sont là, étant bien entendu qu'il s'agit d'une prison américaine. On ressort alors du film avec ce sentiment que le centre de l'existence de ces jeunes est un trou noir que la société ne pourrait rassasier qu'en y plaçant quelque chose d'immensément nourrissant, quelque chose qui tiendrait de l'amour et de l'infini, quelque chose qu'elle semble incapable de donner par ses propres forces...
Alors que le titre (« Fourrière » en français) pouvait laisser présager une nouvelle offensive des tenants de la justice sociale (courant idéologique se focalisant sur la réinsertion du condamné au détriment du caractère punitif et neutralisant de la prison), le film tente plutôt de s'inscrire dans la veine du documentaire. Le scénario est ainsi chronologique, simple et brutal. Les transitions sont sobres et les plans d'une composition académique. C'est donc dans un jeu d'acteur très authentique que vient se loger l'intérêt du film. Souvent il ne s'agit pas de rôles de composition puisque certains personnages interprètent leur propre rôle. Ainsi le personnage central a-t-il manqué deux fois le tournage pour cause... d'emprisonnement. Pour autant Dog Pound est-il un révélateur ou au contraire un parti pris idéologique ? S'il vise à attirer l'attention du public sur cette partie de la vie carcérale, et s'il pouvait ainsi être récupéré par toutes les idéologies, il échappe cependant au genre du film de propagande. Le contexte est réaliste, les surveillants de prison (professionnels et parfois attachants) ne sont pas montrés comme des tortionnaires, et les prisonniers de l'établissement ne sont pas d'innocents agneaux voués à l'abattoir carcéral. Pourtant les questions posées par le réalisateur trahissent son incompréhension. Le rôle principal est celui d'un adolescent que la justice innocentera à la fin de sa détention (même si l'éthique n'est pas dupe puisqu'il s'agit bien d'un meurtrier). Dès lors, si son incarcération semble injustifiée légalement, elle transformera néanmoins ce simple délinquant en prédateur redoutable ! Voilà ainsi réalisé un argument « tarte à la crème » pour les adversaires de l'emprisonnement : la prison rend pire... Or le monde est toujours dans l'expectative d'une solution aussi neutralisante et punitive que la prison, mais plus édifiante. Poser la question ne la résout pas. Le film montre également combien les prisons pour grands adolescents sont l'antichambre des enfers carcéraux pour adultes : menaces, ravages de la drogue, tortures, mutilations, « racket »... Tous les codes de la prison pour adulte sont là, étant bien entendu qu'il s'agit d'une prison américaine. On ressort alors du film avec ce sentiment que le centre de l'existence de ces jeunes est un trou noir que la société ne pourrait rassasier qu'en y plaçant quelque chose d'immensément nourrissant, quelque chose qui tiendrait de l'amour et de l'infini, quelque chose qu'elle semble incapable de donner par ses propres forces...