Quatre ans après District Nine, le sud-africain Neill Blonkamp revient avec un nouveau film de SF, futuriste cette fois. Succès et renommée obligent, il a droit à un budget de blockbuster (trois fois celui de District Nine) et un casting de stars (Matt Damon et Jodie Foster). Sur le plan de la réalisation, il n’y a rien à redire : les effets spéciaux sont époustouflants, les scènes d’action très bien filmées, les décors bien utilisés et les acteurs sont tous convaincants. En revanche, en ce qui concerne le scénario, le réalisateur a retranscrit une sorte de lutte des classes de conception tiermondiste dans un contexte de futur lointain. Nous avons donc les salauds de riches réfugiés sur la station spatiale Elysium et refusant tout accès aux pauvres de la Terre qui végètent dans la misère et que personne ne veut aider, les premiers n’hésitant pas à recruter occasionnellement de redoutables criminels pour le sale travail. Bravo les clichés et pratiquement aucune nuance pour atténuer cette conception des choses. Le réalisateur avait su se montrer plus subtil en traitant de thématiques similaires dans District nine. On peut se demander si cette tournure du scénario n’a pas subi l’influence des deux acteurs vedettes du film, bien connus pour appartenir à la tendance écolo-tiermondiste du gratin hollywoodien. Restent de bonnes idées comme la course contre la montre du héros pour sauver sa vie ou sa transformation en simili-cyborg de combat, malheureusement peu exploitée. Il semble bien que Neil Blonkamp, en accédant aux moyens hollywoodiens, ait perdu son âme !