Après Bad times et End of times, le réalisateur David Ayes replonge dans l’univers du polar urbain réaliste et dur. Il dirige cette fois Jake Gyllenhaal (Donnie Darko de Richard Kelly, Zodiac de David Fincher) et Michael Pena (Battle Los Angeles de Jonathan Liebesman, La Défense Lincoln de Brad Furman) pour incarner le duo de policiers désabusés mais néanmoins volontaires qui sillonnent les rues mal famées de Los Angeles. Traque de trafiquants de drogue, secours porté à des enfants, accrochage avec des services de police rivaux, mais aussi retrouvailles avec leurs femmes et leurs amis rythment leur quotidien. Il s’agit donc bien d’un film très réaliste, loin des artifices du blockbuster moyen. Au lieu d’une seule intrigue policière linéaire, on suit le déroulement de plusieurs péripéties et le récit d’un quotidien pénible mais aussi exaltant. Le réalisateur réussit le tour de force de nous intéresser tout au long du film à ce quotidien, y compris dans ces instants les moins exaltants. La mise en scène caméra à l’épaule déconcerte un peu au début (on a presque l’impression de voir Le Projet Blair Witch en polar) mais on finit par s’y faire. Bien sûr, cet univers est ponctué de violences physiques et psychologiques en tout genre ce qui réserve le film à un public aguerri. Surtout, on peut être satisfait du fait que les deux héros s’efforcent de garder leur optimisme envers et contre tout, tout en portant un amour et une attention immodérée à leurs femmes respectives. Si le film ne révolutionne nullement le genre, il se laisse donc suivre, plus comme une chronique policière et urbaine que comme un vrai polar d’action (celle-ci est cependant bien présente).