Identité Secrète

Film : Identité Secrète (2011)

Réalisateur : John Singleton

Acteurs : Taylor Lautner (Nathan), Lily Collins (Karen), Alfred Molina (Frank Burton), Jason Isaacs (Kevin)

Durée : 01:40:00


Un film d'action bien dosé et assez prenant sans grande question existentielle.

Nathan est grand, beau, fort et intelligent. Comme un vrai mâle américain il est bagarreur et tombeur de jolies poupées. « Taylor, explique le producteur Lee Stollman, possède une présence physique et un charme qui touche autant les hommes que les femmes. Il est l’incarnation idéale d’un jeune héros. » (in Dossier de presse). Personnellement ce bonhomme ne m'a pas beaucoup excité, mais si c'est le genre de notre bon Lee...

Son père est aimant et brutal. Oui je sais ! En France ça va pas ensemble ! L'abus de
coups sur les enfants est dangereux pour la santé. Mais - fi des tabous ! - dans ce film, un père peut être affectueux et violent. La cause est bonne : il s'agit d'en faire un homme qui saura se défendre le moment voulu (oui, vous avez bien deviné, le moment est très proche !).

Le jour où, donc, des hommes débarquent dans son tranquille pavillon de banlieue pour lui faire du mal (à lui et « tous ceux qui sont autour de lui » ! Qu'il est méchant le méchant !), il ne comprend rien sauf qu'il doit fuir !

Commence alors une cavalcade effrénée dans laquelle il entraîne sa nouvelle petite amie. Il ne sait à qui il doit faire confiance, et chaque personne rencontrée est un danger potentiel. Trois partis différents veulent mettre la main sur
lui : un méchant mafieux serbe qui a troqué son cœur contre une arme, un agent du FBI que sa géniale tête d'Alfred Molina rend aussi rassurant qu'un renard dans un poulailler, et une psy-agent-formatrice-amie de son père (Sigourney Weaver, qu'on ne présente plus) qui a l'air un peu moins cintrée que les autres. « Je savais que nous tenions un bon concept, raconte le Producteur Lee Stollman, mais nous n’avions jamais imaginé une telle aventure. Je ne connais pas de film comme celui-ci : cet ado découvre soudain que sa vie n’est qu’un immense mensonge. »

Les rouages du film d'espionnage et d'action sont dégainés : la caméra rend le moindre passant suspect, les protagonistes frôlent la mort de mille façons, les agents
meurent et ressuscitent plus en forme que jamais, les corps à corps sont des bras de fer, la confiance est un luxe et, suspens !, comment vont-ils bien pouvoir se sortir de ce pétrin ? Classiquement mené, le résultat est assez digeste et divertissant, à la façon de La Mémoire dans la peau, de Doug Liman en 2002, et ses petits frères, sur lesquels Allison Shearmur, la productrice exécutive, avait d'ailleurs travaillé.

Tout ce petit monde s'est donc entraîné aux arts martiaux à hautes doses (Taylor Lautner est déjà pratiquant, ce qui a facilité le travail), le jeune « héros » a été attaché au capot d'une voiture et embarqué sur plusieurs kilomètres pour la première scène, et bla bla bla. Bref, le déploiement habituel pour ce
genre de film, dont le sujet peut donc se résumer ainsi : comment un adolescent dégourdi peut-il échapper à une armée d'agents embusqués ? Un tel thème est donc éminemment technique. Comment se battre ? Quelle décision prendre pour sa survie ? Comment trouver de l'argent, une voiture, une planque ? Comment ne pas révéler un secret quand on s'est fait pincer ? Rien de bien philosophique là-dedans.

L'intrigue sur la question de l'adoption, des vrais et des faux parents etc., que nous ne déflorerons pas pour laisser au spectateur la saveur de la découverte, est donc un simple accessoire distrayant, malgré les grandes envolées du réalisateur : « Identité secrète est avant tout l’histoire d’un garçon qui n’a jamais connu son p&
egrave;re. C’est un jeune homme qui essaie de se trouver lui-même, et cet aspect de l’intrigue apporte une dimension universelle au film. Sa situation éveille un écho en chacun de nous. Même si le film est bourré d’action, je l’ai d’abord construit en pensant à ces grandes aventures classiques qui poussent le héros à évoluer au fil de ses expériences. »

Oui... Bon... Peut-être l'adolescent des salles obscures pourra-t-il frissonner deux secondes en rêvant que ses parents ne sont peut-être pas ce qu'il croit, mais c'est bien tout.

Ce film résolument orienté « action » ne remplit pas le cerveau mais entreprend de le vider, ce qui fait parfois du bien par où ça passe...