Indian Palace - Suite royale

Film : Indian Palace - Suite royale (2015)

Réalisateur : John Madden

Acteurs : Judi Dench (Evelyn Greenslade), Maggie Smith (Muriel Donnelly), Bill Nighy (Douglas Ainslie), Dev Patel (Sonny Kapoor)

Durée : 02:03:00


Avant de voir ce film, il faut bien comprendre qu'Hollywood est peuplé aussi par une génération d'acteurs vieillissants qui doivent absolument, ainsi que leur aurait conseillé Darwin, s'adapter pour survivre. Voici donc une jolie brochette d'acteurs et d'actrices qui viennent mener une réflexion sur la vieillesse et la façon de passer le temps.
La première chose fondamentale, celle qui, aujourd'hui plus que jamais, revêt une importance essentielle, celle qui doit être dite avant toute chose, dont on ne parle pas au journal de 20h mais qui fait tourner le monde : les vieux ont une sexualité. Voilà, c'est dit.
Je dirai même plus : les personnes âgées ont une sexualité de collégiens. Ils se trompent, essaient (c'est tragique) de s'allumer, ont des petits flirts. Bref : la vieillesse ne vient pas forcément avec son lot de maturité. 
La quasi-totalité des clients de l'hôtel jouent à un "je t'aime moi non plus" qui les valorise assez peu.
Mis à part cette question existentielle, Dev Patel (Slumdog Millionnaire, Le dernier maître de l'air) incarne un personnage sympathique mais agité et désespérément à la recherche d'un financement pour son hôtel. Il en devient totalement stupide, au point de mépriser un client pour en honorer un autre qu'il soupçonne d'être critique, et jusqu'à devenir désagréable avec sa jolie fiancée (mon Dieu que les indiennes sont belles !).
Sur ce point, d'ailleurs, il ne faut pas se moquer du monde. Tout est fait pour stigmatiser ce pauvre garçon prétendument jaloux pour rien. Or, au vu de la danse que la jeune fille mène avec un autre, et les airs insupportables que cet autre arbore, étalant son argent et sa tronche de jeune premier, n'importe quel individu sain d'esprit l'aurait démembré vivant (en tout cas moi je l'aurais fait, et j'aurais aussi éclaté ma fiancée pour le même prix, parce que je suis un garçon généreux). 
On peut donc considérer que le fait de reprocher sa jalousie au jeune homme participe de l'atmosphère licencieuse que le film installe dans cet hôtel par ailleurs agréable.
Richard Gere, qui tient un rôle finalement presque secondaire, est égal à lui-même, dans son rôle de retraité paraît-il irrésistible (personnellement il me laisse de marbre).
Sa décision finale de changer de vie correspond assez bien au message tout en plastique du film, qui essaie tant bien que mal de nous intéresser à l'évolution de chacun des personnages, qui d'égoïstes qu'ils étaient sortent d'eux-mêmes pour essayer d'aller vers l'autre.
D'un point de vue artistique (qui sera assez sommaire pour laisser à la notation du film son utilité), on notera un déséquilibre notable dans l'économie du film, qui traîne beaucoup trop en longueur dans sa première partie avant de commencer à réellement susciter l'intérêt dans sa deuxième partie. Si quelques gags sont assez drôles, beaucoup manquent de ressorts.