Insaisissables 2

Film : Insaisissables 2 (2016)

Réalisateur : Jon M. Chu

Acteurs : Jesse Eisenberg (J. Daniel Atlas), Mark Ruffalo (Dylan Rhodes), Woody Harrelson (Merritt McKinney/Chase McKinney), Dave Franco (Jack Wilder), Daniel Radcliffe (Walter Mabry), Lizzy Caplan (Lula), Jay...

Durée : 02:10:00


Insaisissables 2 – Jon M.Chu – 2016

Jean-Baptiste du Potet pour L’Ecran.fr, 29 juillet 2016

 

Au rayon des suites inutiles figure désormais le peu poignant et très vaporeux Insaisissables 2, catalogue de tours capilotractés autorisant les absurdités scénaristiques les plus insolites. Comment vous faire disparaître en Chine d’un claquement de doigt ou comment inverser le sens de la pluie (au fait on n’a pas la réponse) : l’histoire vous raconte l’avenir de cette bande de petits malins faisant « des choses que Dieu lui-même ne pourrait pas imaginer » (sic). En fait, Insaisissables 2 remet en piste la bande des 4 magiciens plus forts que le FBI, pour déposséder de ses moyens un méchant super-pirate du numérique menaçant les libertés informatiques. La joute de manipulateurs annoncée tient lieu dans un déroulé si confus que l’on se demande si les auteurs de cette comédie n’ont pas rendu aléatoire le concept de justice rendue. Mais ce serait peut-être leur attribuer une intentionnalité en faveur de laquelle leur regrettable prestation ne saurait se porter témoin.

L’illusion d’échapper… à la critique !

A l’appui d’un casting étoilé, le jeune réalisateur californien Jon Chu (Sexy Dance 2 & 3, G.I Joe), 36 ans, n’a pas ménagé ses efforts pour cadencer ce numéro d’un rythme soutenu et d’une musique globalement emballée. Mais le résultat est affreusement indigeste. Scénario éclaté, personnages sans relief, dialogues interminables essayant de justifier en vain la suite au premier épisode, jeux de montages saccadés beaucoup plus que de hasard, zapping constant d’une farce à l’autre, emboîtement jusqu’à lassitude des niveaux de complexité tournant au ridicule : il ne manque plus que la danse du cheval de Psy (Gangnam Style) dans ce foutoir!

Cette suite manquée dissout la notion de magie à cause de son déroulement complètement irréaliste. Nos prestidigitateurs semblent plus proches des super-héros de blockbusters que des illusionnistes à succès ayant taillé la réussite du Prestige (Christopher Nolan, 2006) et surtout du film référence: L’Illusionniste (Neil Burger, 2006). On notera une intéressante réflexion cependant trop courte sur le regard de l’homme, les failles de son attention, l’excès d’assurance que peuvent lui prêter ses représentations. Mais Chu a tout enfoui dans sa crème glucose ! Impossible de saisir l’ombre du commencement d’une intelligence sous ce fatras d’images gourmandes. Oui en cela Now You See Me 2 est clairement insaisissable.