Invincible

Film : Invincible (2014)

Réalisateur : Angelina Jolie

Acteurs : Jack O'Connell (Louis Zamperini), Domhnall Gleeson (Russell Allen 'Phil' Phillips), Garrett Hedlund (Commandant John Fitzgerald), Jai Courtney (Hugh 'Cup' Cuppernell)

Durée : 02:17:00


« Survie. Courage. Rédemption, » sous-titre l'affiche du film…

Pour une fois, cette synthèse est excellente et résume parfaitement le film.

Survie d'abord, dans l'ambiance parfois à coupler le souffle construite par une Angélina Jolie qui s'est investie à 200 % dans le film. Qu'il s'agisse de la bataille aérienne du début, du crash de l'avion, de la vie pendant plus d'un mois sur un canot de sauvetage de 2m², du combat contre la faim, le désespoir, les requins, le soleil et les tempêtes, qu'il s'agisse encore des camps dans lesquels Louis Zamperini, histoire vraie, a été torturé et humilié, les ambiances et la mise en scène sont remarquablement bien rendues. Pour partie tournées en studio, le reste tourné en Australie sur les îles et en haute mer, les passages du film sont les satellites d'une idée principale : la survie.

Le courage ensuite. Car devant les conditions objectives de survie auxquelles Zamperini, aujourd'hui décédé mais vivant au moment du tournage, était confronté, il fallait au bonhomme un courage inouï que beaucoup confondrait aujourd'hui avec de la fierté ou de l'orgueil. Le titre du film, Invincible, les quelques plans en contre-plongée pourrait en effet leurrer sur la marchandise, mais ne nous y trompons pas : l'orgueil aurait dicté au prisonnier des accès d'insolence auxquels, dans le film en tout cas, il ne se livre jamais. D'ailleurs, résolu à tuer son bourreau, il renoncera par courage à cette idée pour préférer le pardon, vertu suprême du courage.

Le film insiste sur ce que Zamperini revendiquait dans la vraie vie : c'est son passé d'athlète qui lui a donné la force de tenir. Coureur de fond, habitué à ne jamais lâcher et à toujours finir la course, fût-il le dernier, il retrouve dans ce duel avec la mort les frissons du combat sportif.

La rédemption enfin puisque Louis Zamperini débutait bien mal sa vie. Bagarreur, frondeur, mauvais garçon peu intégré dans ce contexte d'immigration italienne mal accepté à l'époque, le garçon devint un jeune homme coureur de jupons reniant la religion de ses pères, le catholicisme.

Mais dans les épreuves terribles qu'il traversa, soutenu par l'infaillible piété de Phil, son compagnon d'infortune, il se prit un jour à prier Dieu au cœur d'une tempête où son canot de sauvetage semblait voué à la perdition. Une prière, et un engagement : si le Seigneur le sortait de là, il le servirait toute sa vie. Quelques secondes avant de terminer, le film insiste. Louis Zamperini a consacré sa vie à Dieu.

Basé sur la biographie de Laura Hillenbrand, dont un autre roman offrit également au cinéma La légende de Seabiscuit, le film est donc un hymne à l'espoir, au courage et à la persévérance car, comme le chantaient les voix cristallines de mes anciens compagnons de veillée, « même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or... ».