Jack Reacher : Never Go Back

Film : Jack Reacher : Never Go Back (2016)

Réalisateur : Edward Zwick

Acteurs : Tom Cruise (Jack Reacher), Cobie Smulders (Susan Turner), Robert Knepper (Général Harkness), Aldis Hodge (Espin)

Durée : 01:58:00


Adepte des rôles d’insoumis, Tom Cruise rempile pour une nouvelle mission d’ex-militaire mettant son grain de sel dans une intrigue obscure opposant la police militaire aux Armées. Il faudra un jour que les scénaristes nous expliquent le début du commencement de la compatibilité de Tom Cruise avec le rôle d’un militaire aux ordres ! C’est juste l’opposé, mais bon ça marche au box-office ! Au milieu de tout ce tralala, Susan Turner, une femme séduisante, son ancienne directrice d’unité (l’actrice canadienne Cobie Smulders), disparue sur son chemin, et ayant le même caractère que lui en modèle féminin…

Autant ce dispositif ressemble assez étrangement au dernier Mission Impossible : Rogue Nation, autant Tom Cruise, pour la première fois, semble avoir pris un coup de vieux. Il est dépassé par plus forte que lui, d’où son inutilité nouvelle à certains moments. Eh oui, s’il n’a plus le loisir de n’en faire qu’à sa tête, il n’a plus grand-chose à faire que de se tourner les pouces ! On perçoit à ces moments la terrible difficulté de l’acteur à se reconvertir dans un autre rôle que celui qu’il a toujours revêtu : celui du héros de film de genre toujours sous-estimé par ses adversaires et ses propres concurrents. Certaines scènes tentent parfois de le tester en père de famille, mais rien à faire : une paternité trop avérée écornerait son image de lonesome boy généreux avec l’humanité !

Tom Cruise commence à s’essouffler

Heureusement pour lui, le scénariste Richard Wenk, amateur de finesses (Expendables 2, Equalizer 2) et le nouveau réalisateur Edward Zwick (Le dernier Samouraï), réussissent à masquer les failles du demi-dieu de la scientologie en utilisant à bon escient le jeu de féministe écervelée de Cobie Smulders, en recourant à une bonne demi-douzaine de têtes brûlées en seconds couteaux et en tapissant les fonds d’écran d’explosion diverses et de chorégraphies martiales assez prévisibles et pas franchement réalistes.

Sur le fond, on notera la poursuite étonnante de la relecture de la guerre d’Afghanistan par le cinéma américain. Peu auparavant, War Dogs (2016) avait déjà pointé du doigt le rôle des sociétés privées incitant à la guerre. Cette fois, on découvre l’implication de responsables de l’US Army dans des trafics de drogue avec les cultivateurs de champs de pavot afghans, faits avérés depuis très longtemps en réalité. Mais il est bon financièrement de « découvrir » certains événements croustillants avec un petit décalage…

Au final, on avait aimé la première histoire plus subtile de Jack Reacher, et là on se dit : sérieusement, vous n’allez tout de même nous faire toute une franchise avec ce Tom Cruise complètement rouillé !