Killing Fields

Film : Killing Fields (2011)

Réalisateur : Ami Canaan Mann

Acteurs : Sam Worthington (Mike Souder), Jeffrey Dean Morgan (Brian Heigh), Chloe Moretz (Anne Sliger), Jessica Chastain (Pam Stall)...

Durée : 01:44:00


Cette semaine une peu étrange entre Noël et le jour de l’an ne brille pas par ses sorties cinéma. Killings Fields reste sans doute le film le plus intéressant de ce mercredi mais son sujet macabre jure un peu avec nos guirlandes. On trouvera certes mieux qu’un thriller de meurtre en série de jeunes filles pour s’égayer en famille, mais il faut malgré tout reconnaître au film quelques qualités. Sa réalisatrice, Ami Canaan Mann, fille du célèbre Michael Mann, n’a pas une grande expérience mais elle a pour elle l’originalité. Dès le début, un petit plan séquence aérien dans les “Killing Fields” donne le ton de l’histoire. Malgré de faibles moyens, sa caméra virevolte avec aisance pour capter les émotions de personnages où l’atmosphère lourde et glauque qui règne dans ce Texas délabré. On y retrouve d’ailleurs un peu l’ambiance que Bertrand Tavernier avait donnée en 2009 à son film dans La Brume électrique (également un thriller), et pour cause, les deux films ont été tournés en Louisiane. Le casting est également de qualité avec quelques têtes d’affiche intéressantes comme Jessica Chastain, Chloe Moretz, et le très charismatique Jeffrey Dean Morgan qui porte admirablement bien son rôle. Le scénario, inspiré d’un véritable fait divers, comporte tous les ingrédients du genre : un prédateur, une fausse piste, des scènes de suspens, des poursuites... le tout dans une mise en scène soignée et un montage dynamique. L’enquête des deux policiers est néanmoins brouillon, l’accent étant essentiellement mis sur la psychologie des personnages et le suspens de l’identité du tueur. En effet, les cinéastes rendent assez bien ce que peuvent ressentir des inspecteurs sur ce genre d’affaires criminelles qui mêlent maladie sociale, catastrophe familiale et folie. Du coup, la question de l’existence de Dieu revient souvent au travers du policier Brian, très pratiquant, qui, naïvement selon son collègue, recourt à la prière lorsqu’il découvre un cadavre ou qu’il ne parvient pas à résoudre l’enquête. Le film plonge donc dans ce que l’humain a de plus ignoble et destructeur, et montre, au travers des difficultés morales des policiers, que la lutte contre le mal ne se fait pas sans cicatrices.