Kirikou et les hommes et les femmes

Film : Kirikou et les hommes et les femmes (2012)

Réalisateur : Michel Ocelot

Acteurs : Romann Berrux (Kirikou), Awa Sène Sarr (Karaba)

Durée : 01:28:00


Après Kirikou et la sorcière et Kirikou et les bêtes sauvages, Michel Ocelot boucle sa trilogie (il a confirmé que ce serait bien le dernier opus) concernant son personnage de petit bambin africain intrépide et précocement intelligent. A l’instar du deuxième film, le film est en fait une série de plusieurs contes reliés entre eux par le récit qu’en fait le grand-père conteur depuis sa grotte. Le film reste très fidèle à l’univers développé par Michel Ocelot avec des personnages bien dessinés et une animation très traditionnelle, même si elle intègre quelques éléments de modernité comme la 3D. Comme pour les films précédents, les décors sont simples et très beaux, ajoutant à l’aspect poé tique de ces contes africains. En ce qui concerne le scénario, rien de nouveau là non plus, on suit toujours les aventures du petit héro qui résout tous les problèmes grâce à sa vivacité et son intelligence, damant aisément le pion aux adultes (sauf à sa propre mère) et aux enfants plus âgés tout en déjouant les manigances de la sorcière Karaba, laquelle se révèle être un personnage plus complexe qu’il n’y semblait. On voit surtout le petit Kirikou nouer des relations particulières avec les principaux membres de son village et surtout sa propre mère qui semble être la plus apte à le comprendre. De l’aventure, des bons sentiments, un peu d’humour et une ambiance exotique, voilà de quoi faire passer un bon moment à nos têtes blondes. Il est tout à fait dommage que Michel Ocelot privilégie le ré alisme au point de bannir la pudeur, si chère aux civilisations avancées. Car les hommes n'étant heureusement pas de marbre, et les enfants gérant encore moins leurs passions que les adultes, le fait de montrer tout le long garçons à l'appendice pendouillant et filles et femmes aux seins nus n'indiffèrera que les impuissants et gens de mauvaise foi. C'est le conflit habituel entre réalisme cru et pudeur du récit, qu'il s'agisse d'érotisme ou de violence extrême.