L'Âge de Glace : les Lois de l'Univers

Film : L'Âge de Glace : les Lois de l'Univers (2016)

Réalisateur : Mike Thurmeier, Galen T. Chu

Acteurs :

Durée : 01:34:00


Allez, encore un épisode de L’Âge de Glace, puisque les entrées sont toujours au rendez-vous ! Pourquoi ce cynisme abrupt ? Parce qu’il y a deux processus de création de films : soit une idée tombe du ciel, et l’envie d’en faire un film en découle ; soit l’envie de faire un film tombe du ciel (du portefeuille, sans blague), et l’idée en découle. Or ce nouvel épisode d’une saga qui avait brillamment démarré (le premier opus est déjà un grand classique du film d’animations) relève clairement du second processus.  

Parler d’une bande d’animaux pendant la Préhistoire donne quelques possibilités de péripéties, mais pas à l’infini non plus. Or, les créateurs de L’Âge de Glace ont manifestement compris qu’ils avaient fait le tour. Ils ont donc inséré là-dedans des concepts absolument anachroniques, très nombreux, qui font franchement sortir de l’imaginaire initial (soucoupe volante, électricité violette ou bleue, téléphone portable en forme de branche, un robot, un personnage représentant la conscience sous forme de black cool du XXe siècle…).            
Le problème est double : d’une part, le comique des anachronismes n’est qu’à moitié assumé, donc il y en a soit trop (par incohérence par rapport aux précédents épisodes), soit pas assez ; comparez avec Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yann, pour voir ce qu’est le fait d’assumer ce type d’humour. Niveau nouvelles idées, il tombe sur nous un grand fourre-tout bâclé, sucré, et assez repoussant. Avec une foule de personnages inutiles et franchement laids depuis quelques films, L’Âge de Glace perd définitivement le charme du premier opus, où les héros étaient singuliers, et attachants par leur petit nombre.     

Ce qui demeure aussi, dans la chute qualitative de la saga, est cette permanente culpabilisation des parents, à travers un couple de mammouths inquiets pour leur sale gosse de fille grassouillette et insolente, qui ne cesse de leur faire la leçon, ou une sorte d’oiseau dinosaure qui explique à son crétin de père qu’il fait et pense tout à l’envers. Et la fessée qui vient d’être interdite… Nous sommes fichus.      

Que dire en trois mots ? Les enfants riaient, dans la salle, plusieurs fois. Mais ils sont souvent bon public. À vous de voir si vous préférez leur faire goûter des mets raffinés, comme quelques bons vieux Walt Disney, ou avaler ce gros bonbon acidulé.