Un film au titre peu fouillé – La Vache – qui crée cependant une petite surprise cette semaine. Ce road movie à la française, ouvertement inspiré de La vache et le prisonnier (Henri Verneuil, 1959), fait le pari de raconter une histoire simplissime, celle de Fatah, agriculteur algérien, conduisant sa vache Jacqueline au Salon de l’agriculture à Paris. Un scénario très basique rappelant ainsi ceux de films anciens comme La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956), où l’intérêt n’est pas tant porté sur le déroulement linéaire de l’histoire que sur les rencontres effectuées par le personnage principal fourgué d’un animal pas très bavard et enclin à aller là où il faut pas.
Le film prend le risque de porter en vedette un acteur totalement inconnu (Fatsah Bouyahmed) dans le rôle de l’agriculteur venant de son oued algérien. Suivi par son village d’origine via les réseaux sociaux puis les journaux télévisés, Fatah se crée une vraie popularité en chemin. Son histoire prend l’allure d’un vieux conte relooké, entre bonhomie anachronique, engouement médiatique, humour algérien et surprises métropolitaines. On salue le travail du réalisateur Mohamed Hamidi qui n’a pas joué sur les clichés entre la France et l’Algérie pour donner lieu à un choc des civilisations, comme d’autres films le font de façon parfois systématique et grossière. Bien au contraire. L’approche est plus fine et laisse place à l’autocritique pour chacun des personnages. Ainsi, Fatah ne trouve à aucun moment un rejet de type raciste lors de sa traversée de la France. A l’inverse, il découvre des gens toujours plus sympathiques les uns que les autres et prêts à lui rendre service. Il tombe notamment sur un « châtelain », admirablement interprété par Lambert Wilson, personnage issu de l’aristocratie terrienne, plein d’esprit, d’humilité et de dévouement, malgré la ruine que constitue pour lui l’entretien de son manoir. Le bon dosage de la mise en scène et des dialogues permet de valoriser tant l’âme algérienne et ses traditions locales que l’âme française trouvant toujours un refuge certain dans son terroir et dans ses églises, d’une région à l’autre.
Le film est proprement raconté, sans trop de fioritures, ni de scènes spectaculaires. Il cherche à parler à l’homme, s’appuyant sur des valeurs telles que la simplicité, la fidélité ou encore l’amitié, le dialogue sincère et constructif entre des personnes de cultures différentes. Il demeure empreint de quelques défauts comme les excentricités parfois redondantes du personnage principal ou la moins-value Jamel Debbouze, qui n’apporte rien à l’histoire à cause de son image surfaite de comédien impossible à prendre au sérieux une seconde. En fin de compte La Vache ne pouvait pas beaucoup faire mieuh ! Après, ça reste une histoire de vache…
Un film au titre peu fouillé – La Vache – qui crée cependant une petite surprise cette semaine. Ce road movie à la française, ouvertement inspiré de La vache et le prisonnier (Henri Verneuil, 1959), fait le pari de raconter une histoire simplissime, celle de Fatah, agriculteur algérien, conduisant sa vache Jacqueline au Salon de l’agriculture à Paris. Un scénario très basique rappelant ainsi ceux de films anciens comme La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956), où l’intérêt n’est pas tant porté sur le déroulement linéaire de l’histoire que sur les rencontres effectuées par le personnage principal fourgué d’un animal pas très bavard et enclin à aller là où il faut pas.
Le film prend le risque de porter en vedette un acteur totalement inconnu (Fatsah Bouyahmed) dans le rôle de l’agriculteur venant de son oued algérien. Suivi par son village d’origine via les réseaux sociaux puis les journaux télévisés, Fatah se crée une vraie popularité en chemin. Son histoire prend l’allure d’un vieux conte relooké, entre bonhomie anachronique, engouement médiatique, humour algérien et surprises métropolitaines. On salue le travail du réalisateur Mohamed Hamidi qui n’a pas joué sur les clichés entre la France et l’Algérie pour donner lieu à un choc des civilisations, comme d’autres films le font de façon parfois systématique et grossière. Bien au contraire. L’approche est plus fine et laisse place à l’autocritique pour chacun des personnages. Ainsi, Fatah ne trouve à aucun moment un rejet de type raciste lors de sa traversée de la France. A l’inverse, il découvre des gens toujours plus sympathiques les uns que les autres et prêts à lui rendre service. Il tombe notamment sur un « châtelain », admirablement interprété par Lambert Wilson, personnage issu de l’aristocratie terrienne, plein d’esprit, d’humilité et de dévouement, malgré la ruine que constitue pour lui l’entretien de son manoir. Le bon dosage de la mise en scène et des dialogues permet de valoriser tant l’âme algérienne et ses traditions locales que l’âme française trouvant toujours un refuge certain dans son terroir et dans ses églises, d’une région à l’autre.
Le film est proprement raconté, sans trop de fioritures, ni de scènes spectaculaires. Il cherche à parler à l’homme, s’appuyant sur des valeurs telles que la simplicité, la fidélité ou encore l’amitié, le dialogue sincère et constructif entre des personnes de cultures différentes. Il demeure empreint de quelques défauts comme les excentricités parfois redondantes du personnage principal ou la moins-value Jamel Debbouze, qui n’apporte rien à l’histoire à cause de son image surfaite de comédien impossible à prendre au sérieux une seconde. En fin de compte La Vache ne pouvait pas beaucoup faire mieuh ! Après, ça reste une histoire de vache…