L’idée est assez sympathique. Vous vous réveillez un matin en ayant perdu la mémoire sur toute une période de votre vie. Les personnes qui vous entourent sont presque des inconnus, que vous avez laissés 15 ans plus tôt (dans vos souvenirs du moins). C’est rigolo mais c’est ballot...

C’est pourtant ce qui arrive à notre héroïne, qui va découvrir à quel point son moi intime avait basculé du côté obscur, alors que son réveil de la belle au bois dormant en fait une oie blanche pleine de beaux sentiments. Elle doit reconquérir son fils, son mari et ses amis, sans savoir au juste ce qu’ils lui veulent.

Cette très intéressante idée de scénario est malheureusement assez mal traitée, voire maltraitée. Si c’est une comédie, c’est vraiment dramatique. Le jeu maladroit de Juliette Binoche tente d’accrocher le rire, mais sans y parvenir vraiment. C’est donc dans les scènes de larmes qu’elle parvient à exceller, ce qui fait du film un authentique drame... essouflé. L’intensité n’est pas suffisante pour capter l’empathie, malgré un jeu assez cohérent de Mathieu Kassovitz.

Sur le fond la réalisatrice parvient néanmoins à interpeller le spectateur sur le sens de sa vie. Pas plus que ça certes, mais on se prend à s’interroger par exemple sur le sens du divorce : quand tout paraît perdu, une conversion intérieure ne serait-elle pas en mesure de restaurer l’amour ?

Après tout, dans une France où un mariage sur deux se termine par un divorce, ça vaut peut-être le coup de se poser la question non ?