Le Caire, nid... de têtes brûlées

Film : Le Caire confidentiel (2017)

Réalisateur : Tarik Saleh

Acteurs :

Durée : 01:50:00


Un bon film policier de Tarik Saleh en langue originale (arabe) sous-titrée sort actuellement sur nos écrans, avec Le Caire en toile de fond. Une ville égyptienne plus réaliste que celle visitée par notre célèbre agent frimeur OSS 117, qui témoigne de l'atmosphère tendue précédant le printemps arabe de 2011. L'histoire se focalise autour d'un inspecteur de police, Noureddine, enquêtant sur un meurtre dans un hôtel. Le valeureux enquêteur ne se rend pas bien compte qu'il court sur la trace d'un proche du président Moubarak. Une ambiance froide et noire accompagne ses déplacements à risque. Elle n'est pas sans rappeler le faux silence carcéral de la prison turque dans Midnight Express (Alan Parker, 1978) ou bien les bruissements de suspicion parcourant les rues de Belgrade dans La Taupe (Tomas Alfredson, 2011). Sans trop s'étirer sur des couplets anti-Moubarak et pro-révolutionnaires, le film aborde avec assez de finesse les thèmes de la corruption des élites et de la quête de vérité dans un univers politique hostile. Le scénario en revanche aborde le phénomène révolutionnaire comme un événement assez étranger à l'enquête, ce qui laisse quelque déception. Il ne cherche pas à sonder les causes du printemps arabe, dont le déroulement est tout de même connu pour son flou organisationnel, et se contente de quelques plans montrant un régime réprimant les citoyens en colère. La bande-annonce du film laisse pourtant espérer une intrigue sur les organisateurs de l'émeute. En fait non, il n'est question "que" d'une nouvelle affaire Carlton, version Le Caire ! 

 

Commentaires

Portrait de Bastien
un prétexte ?

un film bien prenant, réaliste, quelque peu inquiétant, qui nous plonge dans le Caire d'aujourd'hui. L'enquête policière reste tout de même un prétexte à une critique de fond, ou un tableau, du système politique égyptien d'alors, dans lequel navigue tant bien que mal un commissaire de police entouré d'hommes beaucoup plus véreux que lui…
c'est sans aucun doute, une des causes, une explication à la révolte populaire, ce qu'a dû sans doute voulu montrer le réalisateur qui n'a sans doute pas pu ou pas voulu, faute de place ou de connaissances, aborder toutes les raisons de cette « révolution ».
À voir !