Inspiré du Choc des Titans de Desmond Davis (1981), le film n'est pas fidèle à son original. Le hibou mécanique (sorte de R2D2 probablement inspiré de La guerre des étoiles, sorti trois ans plus tôt), qui avait un rôle fondamental dans le premier, ne devient plus qu'un clin d'oeil dans le second. La mythologie en prend également un coup : contrairement au film de Davis, la belle du film n'est pas Andromède mais Io, interprétée par la très belle Germa Arterton, et le méchant de l'histoire n'est plus Poséidon, mais Hadès, etc. La 3d, loin d'être aussi catastrophique que les médias ont pu le dire, n'est cependant pas époustouflante pour la bonne raison que le film a été conçu pour du 2d. Les scènes n'ayant donc pas été pensées pour du 3d, elles ne décoifferont vraisemblablement pas le spectateur. Les effets spéciaux restent quant à eux excellents. Le scénario est parfois confus. La tactique d'Hadès est ainsi mal ficelée : on comprend mal pourquoi le Kraken (inconnu d'ailleurs de la mythologie grecque), monstre géant libéré par celui-ci, serait en mesure de renverser Zeus. Les éléments de l'épopée grecs sont cependant présents, aussi bien dans le cruel dilemme imposé par Hadès (soit on sacrifie Andromède, soit Argos sera détruite) que dans le destin tragique de Persée (qui ne peut, selon les prédictions des Grées puis de Zeus lui-même, sauver Andromède et la ville d'Argos de la destruction qu'en acceptant de mourir). La relation au divin est très intéressante à de nombreux égards. D'abord on note que si les hommes décident de mener une guerre délibérée contre les dieux, il ne s'en trouve pas un qui nie l'existence de ces dieux, ce qui eut été le pire affront. Ils mènent au contraire un combat délibéré et acharné contre Zeus, dont ils pensent qu'il a besoin des hommes. Ceci est d'autant plus intéressant que le côté humain de ces dieux, qui se mettent en colère, séduisent des femmes et complotent les uns contre les autres montre bien combien ils sont issus de l'imagination des hommes. Enfin, voulus ou non (les Américains nous surprendront toujours), de nombreux parallèles peuvent être établis avec la Bible. Le petit Persée est sauvé des eaux comme Moïse, il est le fils d'un dieu, est appelé « le sauveur » et doit être sacrifié, comme le Christ, etc. Enfin le tout est agrémenté d'une touche de modernité apparaissant dans la crise existentielle de Persée, dont l'épopée est une longue quête d'identité : « demi-dieu, suis-je un homme ou un dieu ? »