Le Labyrinthe : La Terre brûlée

Film : Le Labyrinthe : La Terre brûlée (2015)

Réalisateur : Wes Ball

Acteurs : Dylan O'Brien (Thomas), Ki Hong Lee (Minho), Kaya Scodelario (Teresa), Thomas Brodie-Sangster (Newt)

Durée : 02:13:00


Ça y est ! Ils sont sortis du labyrinthe. Ouf ! Bon, mais quel est le problème maintenant ?

Pour nous éclairer sur cette question, Wes Ball va utiliser tous les ingrédients des films pour ados. La logique complotiste, d'abord, histoire de faire rebelle et libre. Il y a donc au-dessus de ces jeunes gens une autorité à la façade souriante mais au coeur tout caca boudin qui manipule les pauvres petits sans aucun scrupule pour un obscur vaccin introuvable (mais non je ne spoile pas ! C'est dans la bande-annonce).

Le spectateur peut donc s'identifier à Thomas, le héros du premier labyrinthe, moins naïf que les autres et prêt à sauver le monde tellement il est grand, beau, fort et intelligent.

Le deuxième ingrédient bien connu est celui de la concurrence amoureuse. Twilight nous avait gavés avec le loup et le vampire transis pour la petite Bella, les scénaristes remettent le couvert avec deux jeunes filles cette fois, amoureuses de Thomas tellement il est grand, beau, fort et intelligent (comment ça je me répète ?).

Le troisième ingrédient est celui de l'amitié. Thomas est entouré de tous ses meilleurs potes de labyrinthe et, malgré les divergences de point de vue (faut-il tuer un autre meilleur pote, par exemple), ils parviennent bien entendu à surmonter les difficultés de la vie ou, plutôt de la survie…

Coïncidence ou calcul, le scénario emprunte à différents genres cinématographiques et tout particulièrement aux derniers blockbusters pour adolescents en mal de sensations fortes.

Tourné en Louisiane dans une clairière très boisée de Bâton Rouge puis au Nouveau Mexique, on y retrouve par exemple les univers post-apocalyptiques d'un Hunger Games ou d'un Divergente. Des villes entières sinistrées, des ponts gigantesques effondrés, des voitures poussiéreuses entassées dans les rues…

Le film emprunte également aux « survivals » zombies (il le devient même complètement dans sa deuxième partie). On y retrouve les marques de l'incontournable Resident Evil, mais aussi d'un Warm Bodies, avec ses environnements confinés et ses décors de centres commerciaux.

Le dossier de presse rêve d'y voir un peu du Seigneur des Anneaux mais là les gars, il ne faut quand même pas rêver !

Sur le fond, donc, rien de bien intéressant, si ce n'est peut-être le dilemme de savoir comment trouver le traitement à la maladie qui ronge les survivants de l'humanité. [spoil]Les médecins de Wicked sont prêts à sacrifier une génération de jeunes personnes pour sauver ce qui reste de l'humanité tandis que les résistants, sortes de combattants tout sales et démunis, espèrent s'en sortir de façon différente.[/spoil] Les hésitations justifient les trahisons les plus surprenantes et fournissent aux spectateurs un semblant de questionnement existentiel.

Plus étonnant, cette scène dans une boîte de nuit glauque aux allures de lupanar, qui dépareille avec la cible adolescente du film. À l'heure où Facebook subit de très grosses pressions pour « libérer les seins » sur internet, faut-il y voir une nouvelle étape franchie dans le chatouillement décomplexé des hormones adolescentes ?