Actuellement à l’affiche du Festival de Cannes, Le Passé est sûrement bien parti pour obtenir l’adhésion du jury. Le réalisateur iranien Asghar Farhadi revient sur ses thèmes de prédilection qu’il avait déjà abordés dans La Séparation, à savoir la famille, les rapports humains conflictuels, les relations de couple. Il réunit pour l’occasion Bérénice Béjo (The artist) et Tahar Rahim (Un prophète), deux stars montantes du cinéma français. Tous deux incarnent avec tact et pudeur ce couple recomposé s’efforçant de mener leur vie commune tandis que l’ancien mari de la femme (interprété par Ali Mosafa) entre dans leur vie pour régler définitivement leur divorce. Abordant de front le sujet délicat du divorce et des familles recomposées, le film est très triste, voire trop. Il a en effet beaucoup trop tendance à verser dans le pathos et le misérabilisme, ce qui tend à desservir son propos en forçant le trait. Il tend également à se complaire dans le désespoir et les situations inextricables comme seule réalité concrète des couples actuels. Un travers assez caractéristique des films d’auteur présentés sur la Croisette. C’est dommage car le film sait aussi se montrer nuancé avec ses personnages et pertinent dans les situations décrites. Malheureusement, trop de drame tue le drame et, à force de voir des situations misérables s’accumuler, on finit par décrocher. À voir éventuellement avec un antidépresseur ou juste avant une bonne comédie.