Le Voyage d'Arlo

Film : Le Voyage d'Arlo (2015)

Réalisateur : Peter Sohn

Acteurs :

Durée : 01:34:00


Faisons un petit problème de Jurassik Maths.

Soit une planète sur laquelle vivent en paix carnassière des dinosaures.

Soit une météorite qui passe à côté de la Terre sans la toucher et, par conséquent, sans tuer les dits sauriens.

Soit l'apparition de la race humaine quelques millions d'années plus tard.

Indiquez l'organisation de la chaîne alimentaire qui en résulte et déduisez-en les rapports entre les êtres humains et les dinosaures.

A ce problème, il y a deux façons de répondre. Soit les dinosaures, grâce à l'évolutionnisme salvateur, auront développé une intelligence comparable à l'actuelle intelligence humaine au moment de l'apparition de l'homme, soit les hommes auront tôt fait de prendre le contrôle de la grande bleue et de domestiquer ces sympathiques bêtes à dents.

La première option est nominaliste (l'intelligence humaine est simplement une intelligence animale plus développée), la deuxième est aritostélothomiste (il n'y a pas entre l'intelligence animale et l'intelligence humaine une différence de degré mais une différence de nature).

Voilà… Maintenant qu'on s'est bien pris la tête sur un pauvre film d'animation destiné aux enfants, on peut révéler que Disney a choisi la première option.

Subséquemment, soyez les bienvenus dans un monde où les humains sont des animaux sauvages domesticables, et où les dinosaures vivent dans des habitations, cultivent leurs champs et récoltent leur maïs.

Personnellement, psychanalysez-moi si vous voulez, mais ça m'agace. Arlo, le petit dinosaure va se prendre d'amitié pour un petit humain tandis que celui-ci se comporte exactement comme un petit chien. Peut-on parler d'amitié ou plutôt d'apprivoisement ? La seconde terminologie s'impose mais, après tout, n'est-ce pas la spécialité de Disney d'humaniser les animaux ? Alors pourquoi pas l'inverse ?

Le film tourne donc autour de cette liaison et soulève différents thèmes.

D'abord Arlo est un dinosaure craintif qui va devoir apprendre à surmonter ses peurs. Son voyage sera donc une sorte de parcours initiatique au cœur duquel notre héros développera la vertu de courage, ce qui n'est pas si mal. Ainsi va-t-il apprendre ce que tout bon combattant découvre à grands coups de tatane : avoir peur est naturel et salutaire, et le vrai courage est de savoir surmonter ses craintes.

Ensuite que l'« amitié » permet de traverser les douloureuses épreuves de la vie. C'est en comptant l'un sur l'autre que l'insurmontable devient faisable, et tout et tout...

Une autre valeur transmise est celle du mérite. Pour pouvoir apposer la trace de sa patte sur le silo à grain, il faut avoir travaillé dur.

Enfin on soulignera que la famille est importante, puisque tout ce parcours est une quête qui amènera les deux compagnons à retrouver leurs familles respectives.

Mises à part ces quelques considérations de fond, les graphismes sont très mignons, harnachés de couleurs très saturées pour plaire à la marmaille. Le scénario est d'un classicisme confondant, mais efficace. On y retrouve les étapes du schéma narratif le plus primaire (donc parfaitement adapté aux enfants) : une situation initiale où tout va bien, un élément déclencheur qui perd Arlo dans la nature, des péripéties, une quête, etc.

Figurent également quelques clins d’œil à l'univers Disney comme cette discussion entre un père et son fils sous les étoiles, par exemple, similaire à la scène culte du Roi Lion.

Un divertissement agréable, somme toute, assez rigolo par moments si on passe sur le fait que les humains sont des chiens.