L'Elite de Brooklyn

Film : L'Elite de Brooklyn (2008)

Réalisateur : Antoine Fuqua

Acteurs : Richard Gere (Eddie Dugan), Don Cheadle (Tango), Ethan Hawke (Sal), Lili Taylor (Angela), Wesley Snipes (Caz)

Durée : 02:07:00


La plupart des corps de métiers ont leurs syndicats, qui se chargent de défendre les intérêts de leur profession et de révéler au grand jour les difficultés qu'elle rencontre. Pour les policiers ce pourrait bien être Hollywood ! Après deux ans de gestation, voici un énième film sur les conditions de vie des policiers américains, à l'approche introspective et empathique. Richard Gere joue magnifiquement son rôle de policier usé jusqu'à la corde par ses vingt-deux ans de bons et loyaux services, Don Cheadle (décidément à l'honneur ces dernières semaines puisqu'il vient de jouer dans Iron Man 2) et Ethan Hawke ne sont pas en reste et les apparitions de Wesley Snipes sont efficaces. La bande son est parfaitement appropriée et rappelle dans son rythme et ses mélodies celle de Green Zone, sorti peu avant. Trois policiers, trois destins, trois vies différentes, qui vont se rejoindre dans l'enfer des cités. Tout le film semble s' inspirer de la tirade ambiguë d'un prêtre dans un confessionnal : « nous ne sommes pas des créatures parfaites, nous sommes destinés à pécher. » Chacun des trois hommes contient ce mélange explosif de bien et de mal : le policier en fin de carrière, d'une parfaite honnêteté, va et vient entre les idées de suicide et les passes d'une prostituée ; le bon catholique père d'une famille nombreuse vit dans les tourments de son métier et ne résiste qu'à grand peine à l'envie de se servir dans les saisies pour éponger ses dettes ; et les longues et difficiles années passées dans les réseaux de la drogue, après avoir détruit la vie de famille du troisième policier, mettent son intégrité à rude épreuve. L'atmosphère baigne donc dans une dépression générale d'hommes qui ne voient pas le bout de leur tunnel. Le métier est pénible, très pénible, mais le film peut donner l'impression que les trois hommes sont prisonniers de leur condition, incapables d'en sortir et obligés de vivre avec dans des conditions intenables. Mais pourquoi par exemple s'obstiner à confier son amour à une femme qui en fait commerce ? Pourquoi ne pas remplir le vide de sa vie au lieu de vouloir y échapper le revolver dans la bouche ? Le film interpelle donc le sens de la vie, sans pour autant proposer les solutions... Frustrant...