Les Profs 2

Film : Les Profs 2 (2015)

Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval

Acteurs : Kev Adams (Boulard), Isabelle Nanty (Gladys, prof d'Anglais), Didier Bourdon (Cutiro/Tirocu), Pierre-François Martin-Laval (Antoine Polochon, prof d'Histoire)

Durée : 01:32:00


Les pires profs pour les pires élèves, moins par moins, ça fait plus, une méthode révolutionnaire pour propulser les pires cancres en haut du tableau d'honneur, voilà ce qui faisait le leitmotiv du premier opus. Ici… C'est la même chose…

Pour Alexandre Astier, c'est Kaamelott, pour Pierre-François Martin-Laval, ce sont Les Profs. Initialement parti de la bande-dessinée à gags de Pica et Erroc, il a décidé de porter l’œuvre à l'écran en s'y investissant à 200 %. Si la production est laissée aux bons soins de Romain Rojtman (Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?, la duologie des Ducobu et, évidemment, le premier opus des Profs), l'ancien membre de la troupe des Robins des bois se charge du reste : adaptation, dialogues, scénario et même interprétation (il incarne ce professeur d'histoire qui n'envisage ses cours que par, dans, avec et pour Napoléon).

Sur le fond, l'intrigue est assez affligeante. L'Angleterre est évidemment caricaturée, mais ce n'est pas tellement le principal problème (ils n'avaient qu'à pas cramer Jeanne d'Arc). Ce qui agace passablement, c'est qu'au travers de cette caricature, c'est toute une pédagogie qui est stigmatisée : le port de l'uniforme, une discipline stricte, etc.

On aurait pu penser qu'à l'extrême rigueur des méthodes anglaises, l'adjonction d'un extrême inverse (celui du laxisme de nos chers profs) aurait rétabli un équilibre (illusion de l'auto-équilibrage des extrêmes comme si les solutions aux problèmes étaient dialectiques), mais même pas. Ici comme dans le premier film de 2013, ce sont les secondes méthodes qui triomphent par KO.

On veut bien que ce ne soit qu'une petite bêtise filmique à vocation purement distrayante, mais tout de même… Il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Le tout est assez rigolo, quoiqu'il en soit. Personnellement je n'ai eu qu'un seul éclat de rire, mais l'hilarité de la salle est assez compréhensible : c'est drôle. Comme le veut la règle du burlesque contemporain, le graveleux pointe de temps en temps le bout de son nez, mais que voulez-vous… Il semble que le comique actuel ne puisse plus s'en passer, stigmate de notre temps.