Les Virtuoses

Film : Les Virtuoses (1997)

Réalisateur : Mark Herman

Acteurs : Pete Postlethwaite (Danny Ormonedroyd, le chef d'orchestre), Philip Jackson (Jim), Jim Carter (Harry), Ewan McGregor (Andy Barrow)

Durée : 01:47:00


Un petit film à grand retentissement! La production ne s’attendait pas à la réussite de ce film primé à plusieurs reprises.

L’histoire, d’une fanfare de mineurs, en pleine crise d’emploi, sort des sujets ordinaires et mérite un réel intérêt d’autant qu’elle s’inspire de la réalité. Le même contexte artistique et historique est toutefois utilisé dans le film « Billy Elliot ». La comédie est bien menée (la situation dramatique n'altère pas les ressorts comiques), les différents personnages qui composent ce film-choral sont attachants. L’émotion est également très présente à certains moments : face à l’échec, au désespoir, aux désillusions d’être trompés et manipulés.

Les contrastes sont très heureux. Mais c’est surtout la musique et notamment la fanfare qui a un rôle majeur voire le plus important dans ce film. Et pour les amateurs, c’est un régal !

Même si ce film a pu être utilisé à des fins politiques (étant sorti au moment des élections de 1997 en Grande Bretagne) pour défendre le parti des travaillistes, il promeut la dignité humaine .

Confrontés à des conditions de travail difficiles, les mineurs vivaient en plus dans la crainte du chômage sévissant dans les années 80. Mais ils vont trouver la reconnaissance et la fierté là où ils ne l’imaginaient pas, et vont se faire entendre par un moyen inattendu, grâce à leur propre solidarité et à la générosité de Gloria Melins, interprété par Tara Fitzgerald, seule femme de la fanfare, qui saura dépasser ses propres déceptions et, finalement, remotivera les troupes.

Tous ces événements très éprouvants vont également les faire grandir et les élever au-dessus de leur égoïsme. Le chef de la fanfare, Danny, va ouvrir les yeux face au malheur de son fils, abandonné par sa femme. Il va comprendre que le bonheur de l’homme se situe plus haut que la musique mais surtout dans des relations humaines fortes.

En effet, la femme de Phil, le fils du chef, est loin de soutenir son époux. Au moment de la plus douloureuse épreuve, elle le quitte, le laissant désespéré. Elle ne réalise pas qu’elle causera la tentative de suicide de son mari mais reste pourtant digne de compassion, face à la difficulté de la situation.

On voit les ravages que peuvent provoquer la perte d’un emploi.

Sur un plan esthétique, on retiendra le contraste entretenu par un montage alterné entre la victoire à la demi-finale du championnat national de fanfare et la fermeture de la mine.

La musique sublime le passage, dans lequel un ralenti souligne l’abattement des mineurs, dont les images altérées (tout un symbole !) nous sont offertes par les reflets brisés des flaques d'eau.