Le peuple est-il le clown des gens de pouvoir ? Victor Hugo est-il un fou du roi ? Le retour du complexe hugolien. Le valet qui fait des leçons de politique aux grands d’Espagne, c’était Ruy Blas ! Le modeste comédien au sourire fascinant va crier sa rage devant les grands d’ailleurs. Mais deux regards s’opposent : celui du jeune acteur, ingénu, formé loin du monde, et celui du vieux loup solitaire, de la même meute que le garçon, mais lucide sur son sort, grâce à l’expérience de l’âge. Le vieil Hugo voit le jeune Hugo mourir de ce que le monde a fait de lui. Comme dit le premier, « c’est dans les chemins les moins fréquentés qu’on se perd le moins ».
Le monde fait d’un homme spécial une attraction : il s’imagine génial, et le public en rit. La séparation de l’auteur du monde qui le lit est irrémédiable. L’opium littéraire répandu dans la foule rend celle-ci hystérique et fait d’un être à part une bête de foire ; c’est l’homme aux cicatrices drôles et troublantes, qui ne doit montrer sa richesse qu’à ceux qui savent la voir, l’entendre, la lire.
Baroque, le film est une longue hésitation entre un symbolisme profond et une folie caricaturale à la Tim Burton. Cette indécision fragilise le récit, qui tend au dessin animé, alors que la parole de Victor Hugo est souvent admirablement rendue. Entouré par de jeunes acteurs talentueux, Depardieu rayonne par un jeu subtil et puissant.
L’homme qui rit est jeune, imparfait, mais véritablement doté d’une grâce enchanteresse.
Le peuple est-il le clown des gens de pouvoir ? Victor Hugo est-il un fou du roi ? Le retour du complexe hugolien. Le valet qui fait des leçons de politique aux grands d’Espagne, c’était Ruy Blas ! Le modeste comédien au sourire fascinant va crier sa rage devant les grands d’ailleurs. Mais deux regards s’opposent : celui du jeune acteur, ingénu, formé loin du monde, et celui du vieux loup solitaire, de la même meute que le garçon, mais lucide sur son sort, grâce à l’expérience de l’âge. Le vieil Hugo voit le jeune Hugo mourir de ce que le monde a fait de lui. Comme dit le premier, « c’est dans les chemins les moins fréquentés qu’on se perd le moins ».
Le monde fait d’un homme spécial une attraction : il s’imagine génial, et le public en rit. La séparation de l’auteur du monde qui le lit est irrémédiable. L’opium littéraire répandu dans la foule rend celle-ci hystérique et fait d’un être à part une bête de foire ; c’est l’homme aux cicatrices drôles et troublantes, qui ne doit montrer sa richesse qu’à ceux qui savent la voir, l’entendre, la lire.
Baroque, le film est une longue hésitation entre un symbolisme profond et une folie caricaturale à la Tim Burton. Cette indécision fragilise le récit, qui tend au dessin animé, alors que la parole de Victor Hugo est souvent admirablement rendue. Entouré par de jeunes acteurs talentueux, Depardieu rayonne par un jeu subtil et puissant.
L’homme qui rit est jeune, imparfait, mais véritablement doté d’une grâce enchanteresse.