Ma vie de chat

Film : Ma vie de chat (2016)

Réalisateur : Barry Sonnenfeld

Acteurs : Kevin Spacey (Tom Brand), Jennifer Garner (Lara Brand), Robbie Amell (David Brand), Cheryl Hines (Madison Camden)

Durée : 01:27:00


Luc Besson et sa société de production EuropaCorp continuent d’étendre leur empire aux Etats-Unis puisque le Français a réussi à enrôler Kevin Spacey (House of Cards) et Christopher Walken pour un film confié au réalisateur Barry Sonnenfeld (Men in Black). Engager des acteurs américains au sommet de leur art, c’est bien. Avoir quelque chose à raconter dans son histoire, c’est encore mieux. Là réside la vieille pomme de discorde entre Besson et la critique française, parfois injuste quant à ses idées novatrices de science-fiction, mais parfois réaliste quant à son simplisme scénaristique agaçant.

Une fable désuète

Ma vie de chat, ode enfantine à la réincarnation d’un père de famille irresponsable en chat gribouilleur mendiant l’attention, ne déroge pas à la règle. Tom (Kevin Spacey) accorde plus d’importance à la taille de son building qu’à sa vie de famille. Comme un joli coup du sort, sa transformation en chat va le faire réfléchir sur ses priorités. Bien sûr cette histoire n’est pas totalement dénuée d’intérêt ni de moments affectueux pour les animaux en boule de poils, mais le film sent bon les années 90. On n’est pas du tout dans un registre sérieux (antispécisme ou métempsychose) : on est juste dans un film un peu naïf pour enfants de 5 ans comme on ne les fait plus aujourd’hui (rappelez-vous Beethoven !), parce qu’aucun personnage n’approche le moindre comportement réaliste. Certes cela fera sourire vos enfants, mais guère plus.

Dommage que Besson n’ait pas davantage de subtilité à véhiculer outre-Atlantique, étant donnée son audience. Il y aurait peut-être mieux à faire que d’entretenir un cinéma gentiment régressif, à l’heure où la production américaine, cinéma et télévision confondus, peine de plus en plus à convaincre. Suites commerciales tirées par les cheveux, histoires de super-héros surexploitées, scénarios fantastiques vus et revus, remakes pas toujours subtils, spin-off hasardeux, versions restaurées de films anciens : la machine hollywoodienne affiche tous les symptômes d’une nouvelle crise des studios. Et pendant ce temps, certains n’ambitionnent pas autre chose que de miauler des fables désuètes pour attirer l’attention d’une industrie en manque cruel de créativité…