On peut parler de Marseille de bien des façons et, depuis quelques temps, les opérations de communications ne manquent pas. Plus les meurtres se multiplient dans la ville phocéenne, et plus la ville crie sa grandeur à grands renforts de prospectus et de documentaires.
Dans cette campagne de propagande, Kad Merad s'est taillé un lit douillet. Il est bien, le Kadou. Son compère Olivier Barroux a fait ses preuves, lui se lance pour la deuxième fois seulement en solo et met en scène un scénario grossièrement taillé au burin pour entrer sur-mesure dans le cinéma social français (tout un programme !).
Dans ce film, tout est gros. Du cliché de celui qui gare sa voiture au milieu de la rue pour aller chercher son cousin, jusqu'à l'autochtone qui vante les qualités de Marseille dans sa cuisine comme une brochure d'office de tourisme.
Dans le Marseille de Kad Merad, les racailles deviennent de facétieux petits plaisantins, les rues sont propres, et on suffoque du faux Marcel Pagnol dans une ambiance parfaitement anachronique. Les gens sont vivants, chaleureux et sympathiques, et on préfère aller taxer du halal à la famille maghrébine de la plage, plutôt que de manger de la cuisine française dans un restaurant haut de gamme.
À trop cacher, on finit par mentir. Nulle trace des innombrables mégots qui s'entortillent autour des doigts de pieds des baigneurs, nulle mention des grèves d'éboueurs provoquées par les syndicats égoïstes… Juste du folklore, histoire de montrer que Marseille, c'est aussi ça ; histoire de laisser penser que Marseille, c'est surtout ça ; histoire de persuader que Marseille, ce n'est que ça...
Il n'est pourtant même pas fait mention de Notre-Dame de la Garde, monument phare de la ville, sans doute un peu trop catho, pas assez de gauche…
Quant aux hommes politiques, ce sont de braves gars qui tentent d'aider leurs concitoyens la main sur le cœur. À Marseille, il n'y a pas de corruption. Ça se saurait…
Le scénario tente de montrer un ouvrier du coin qui tente de survivre dans cette bonne humeur générale. Car s'il y a quelque chose qui reste au milieu de cet enfumage, c'est la compassion pour les camarades travailleurs.
À la lisière du drame, le résultat n'est ni drôle, ni séduisant. Il reste à espérer pour la production que les Marseillais, oubliant quelques instants que la France les a abandonnés, plébisciteront le film pour aider la publicité.
Pour les autres, Kad, s'il-te-plaît, arrête ta comédie...
On peut parler de Marseille de bien des façons et, depuis quelques temps, les opérations de communications ne manquent pas. Plus les meurtres se multiplient dans la ville phocéenne, et plus la ville crie sa grandeur à grands renforts de prospectus et de documentaires.
Dans cette campagne de propagande, Kad Merad s'est taillé un lit douillet. Il est bien, le Kadou. Son compère Olivier Barroux a fait ses preuves, lui se lance pour la deuxième fois seulement en solo et met en scène un scénario grossièrement taillé au burin pour entrer sur-mesure dans le cinéma social français (tout un programme !).
Dans ce film, tout est gros. Du cliché de celui qui gare sa voiture au milieu de la rue pour aller chercher son cousin, jusqu'à l'autochtone qui vante les qualités de Marseille dans sa cuisine comme une brochure d'office de tourisme.
Dans le Marseille de Kad Merad, les racailles deviennent de facétieux petits plaisantins, les rues sont propres, et on suffoque du faux Marcel Pagnol dans une ambiance parfaitement anachronique. Les gens sont vivants, chaleureux et sympathiques, et on préfère aller taxer du halal à la famille maghrébine de la plage, plutôt que de manger de la cuisine française dans un restaurant haut de gamme.
À trop cacher, on finit par mentir. Nulle trace des innombrables mégots qui s'entortillent autour des doigts de pieds des baigneurs, nulle mention des grèves d'éboueurs provoquées par les syndicats égoïstes… Juste du folklore, histoire de montrer que Marseille, c'est aussi ça ; histoire de laisser penser que Marseille, c'est surtout ça ; histoire de persuader que Marseille, ce n'est que ça...
Il n'est pourtant même pas fait mention de Notre-Dame de la Garde, monument phare de la ville, sans doute un peu trop catho, pas assez de gauche…
Quant aux hommes politiques, ce sont de braves gars qui tentent d'aider leurs concitoyens la main sur le cœur. À Marseille, il n'y a pas de corruption. Ça se saurait…
Le scénario tente de montrer un ouvrier du coin qui tente de survivre dans cette bonne humeur générale. Car s'il y a quelque chose qui reste au milieu de cet enfumage, c'est la compassion pour les camarades travailleurs.
À la lisière du drame, le résultat n'est ni drôle, ni séduisant. Il reste à espérer pour la production que les Marseillais, oubliant quelques instants que la France les a abandonnés, plébisciteront le film pour aider la publicité.
Pour les autres, Kad, s'il-te-plaît, arrête ta comédie...