The Master

Film : The Master (2012)

Réalisateur : Paul Thomas Anderson

Acteurs : Joaquin Phoenix (Freddie Quell), Philip Seymour Hoffman (Lancaster Dodd), Amy Adams (Peggy Dodd), Jesse Plemons (Val Dodd)

Durée : 02:17:00


Faisant écho aux névroses de l’Amérique de l’après-guerre, qui s’extirpe du traumatisme de la seconde guerre mondiale pour se vautrer dans les plaisirs consuméristes, The Master déroule la relation entre un gourou charismatique (Philip Seymour Hoffman) et son disciple paumé (Joaquin Phoenix).

Paul Thomas Anderson, l’un des grands auteurs d’Hollywood, plante le décor d’une époque pendant laquelle, du vide laissé par la fin des hostilités qui ont mobilisé toute une nation, sont nées une multitude de courants de pensées fédérant les âmes perdues en quête de réponse. La référence à la secte scientologique est appuyée, mais toutefois pas assumée.

Une fois de plus PTA s’illustre par sa maîtrise dans l’évocation d’une atmosphère. The Master se distingue en effet par des décors sublimes, une lumière douce, des costumes délicieusement désuets, qui évoquent magistralement des années 50 où il faisait bon vivre, où tout semblait permis.

The Master est une belle œuvre, mais une œuvre inaboutie. Après une première partie prometteuse, le film se perd dans le traitement simultané de plusieurs thèmes, pour finalement ne se prononcer sur aucun. Les relations ambiguës entre le disciple Freddie Quell et son mentor Lancaster Dodd ne débouchent sur rien, puisque tous les deux se retrouvent en fin de compte d’égal à égal, le jeu de amitié et/ou de l’emprise psychologique ne trouvant pas de conclusion. Quant à la question du déterminisme mis en avant par la Cause, le mouvement lancé par Dodd, il se noie dans les théories fumeuses du pseudo scientologue. A trop chercher le chef d’œuvre, PTA rend une création d’une plastique parfaite, mais un rien creuse.