Mohamed Dubois

Film : Mohamed Dubois (2013)

Réalisateur : Ernesto Ona

Acteurs : Eric Judor (Arnaud), Sabrina Ouazani (Sabrina), Youssef Hajdi (Mustafa), Mhamed Arezki (Hassan)

Durée : 01:32:00


Notre petit guadeloupéen joue les arabes de quartier, dans une comédie burlesque aux fantasmes fatigués.

Fantasmes sociaux, puisque nous assistons à la désormais traditionnelle séance de flagellation d'une France qui n'aimerait pas ses quartiers populaires. Contre tout bon sens, les banques n'accordent pas de prêts aux musulmans et, comme chez Besson, les jeunes des cités sont de très sympathiques "nikeurs" de police (au sens propre) qui veulent réussir malgré le méchant système.
Les policiers, eux, cognent comme des sourds (j'imagine que les méthodes policières sont restées bloquées sur les années 80) les présumés maghrébins.
A ce côté exaspérant s'ajoute un sérieux manque de maîtrise. Le burlesque est fade, les situations improbables et puisque le mécanisme du quiproquo est ici sans détente, le secours est dans le graveleux et l'humour de cité, à bout de souffle. Ajoutée à la sobriété de la réalisation, la chose donne un ensemble assez plat.

A l'instar de son compère Ramzi Bedia, qui avait déjà commis avec son épouse Anne de Pétrini Il reste du jambon ? en 2010, Eric Judor exploite donc le thème de l'intégration, avec un niveau artistique plus bas encore que son ami. Fait notable cependant, Mohammed Dubois a décidé de mettre le doigt sur une forme d'Islam radical. Dans le film, la gouvernante de ses parents (de bons gros riches bourgeois ayant réussi dans la banque) est une arabe "éclairée", tandis qu'à l'inverse, la famille de la jeune arabe qu'il convoite est très stricte sur les conventions (il est hors de question que leur fille n'épouse pas un arabe, tandis que leur fils peut épouser une "gauloise" parce que "ce n'est pas pareil"). Le message est donc clair : l'intégration doit se faire des deux côtés. On progresse... un peu...