Où des squelettes dégoulinent de bons sentiments

Film : Coco (2017)

Réalisateur : Lee Unkrich

Acteurs : Anthony Gonzalez (Miguel (voice)), Gael García Bernal (Hector (voice)), Benjamin Bratt (Ernesto de la Cruz (voice)), Renée Victor (Abuelita (voice)), Ana Ofelia Murguía (Mama Coco (voice)), Alanna...

Durée : 1h 49m


Souvenez-vous... 2014, La légende de Manolo... Les spectateurs européens non-instruits étaient alors initiés dans ce film de Guttierez à la fête des morts mexicaine, au travers de ce film à l'esthétisme léché.

Quel besoin Disney avait-il de venir y mettre son grain de sel ? Je ne sais Dieu le sait, mais le résultat est pour le moins déconcertant...

Pour commencer le film manque d'un méchant. Le pauvre type que nous découvrons à la fin n'en est qu'une pâle figure. Je suis issu des générations Disney. Je veux du sombre, du dark, je veux trembler et voir le mal la tête écrasée par un talon. Non mais !

Deuxième barrière au succès, me semble-t-il, la fête des morts ne parle que bien peu à nos chérubins contemporains, et il y a peu de chances que ceux-ci succombent facilement aux charmes de l'expressionnisme allemand quasi-burtonnien. L'avenir le dira.

Troisième faiblesse de l'oeuvre, cette façon qu'a Disney de nous asséner en permanence un message crétino-libéral du type  "suivez votre voie quels que soient les obstacles, et si c'est la famille qui vous embête, c'est encore mieux !"
Bien sûr cette façon qu'a la famille de Coco d'interdire la musique est profondément injuste et ridicule, mais s'appuyer sur cette caricature pour dénoncer le fait qu'un fils de cordonnier soit lui-même cordonnier est assez puéril. On a l'impression de revenir à la critique éculée et soixante-huitarde de la période médiévale, dans laquelle les gens n'auraient eu d'autres choix que d'épouser la profession de papa. Que le XXIe siècle soigne ses chômeurs et se taise...

Il reste que ce dernier Disney est un film coloré et plaisant, qui se passe quand même au pays des squelettes et perd de ce fait la magie du merveilleux, mais qui dégouline de bons sentiments (même familiaux) en cette période de Noël où l'amour explose dans tous les coeurs... Nan j'rigole !