Oh My God !

Film : Oh My God ! (2011)

Réalisateur : Tanya Wexler

Acteurs : Maggie Gyllenhaal (Charlotte Dalrymple), Hugh Dancy (Mortimer Granville), Jonathan Pryce (Dr. Robert Dalrymple), Rupert Everett (Edmund St John-Smythe)

Durée : 01:39:00


« Jojo les doigts de fée » c’est Mortimer Granville, un médecin chargé de soigner l’hystérie en Angleterre à l’époque victorienne. Un intertitre affirme que tout est vraiment arrivé, en insistant sur le mot « vraiment, » mais le dossier de presse est plus prudent : il s’agit d’une histoire « inspirée » de faits réels. Pour ce troisième long-métrage parfois drôle, la réalisatrice ne cache pas ses intentions : « Voilà le sujet de Oh my god ! Les femmes ont-elles droit au plaisir et à la liberté sans condition, ou devront-elles toujours rendre des comptes ? » L’idée de départ repose donc sur une idée de l’exploitation des femmes par les hommes, qui délaisseraient leurs épouses (le film en fait une certaine généralité) et inventeraient une maladie pour l’asservir (l’hystérie). Revenons à ce médecin, donc, qui soigne ladite hystérie en masturbant ses patientes comme quelques-uns de ses collègues le faisaient à l’époque, très influencée par l’approche psychanalytique de cette maladie. Le godemiché devient donc pour Tanya Wexler le symbole de la libération de la femme, qui peut jouir sans entraves dans le secret des cabinets, de la rombière à la reine d’Angleterre. On en profite au passage pour faire croire en une phrase fugace que le godemiché servait également aux nonnes. À croire que ce ne sont pas de leurs hommes que les femmes sont les esclaves, mais de leur propre corps. Le sexe est conçu comme une pulsion irrépressible, qui détraque le psychisme des pauvres diablesses en manque de soulagement. Le besoin devient alors sous nos yeux ébahis une nécessité, pour le plus grand profit d’une idéologie dont nous sommes maintenant coutumiers. Mortimer Granville travaille chez un vieux médecin dont la fille vient en aide aux pauvres. Elle est donc qualifiée de « socialiste, » en faisant comme si le socialisme, athée rappelons-le, avait à cette époque très croyante le monopole de l’humanitaire. Bien sûr son père la persécute en voulant la traiter de son hystérie, puisqu’elle vient en aide aux démunis (moi non plus je ne vois pas le rapport...). C’est d’ailleurs ce qui est très frappant dans ce film : les gens de l’époque victorienne ont l’air d’une naïveté qui les rend vraiment simplets. Les femmes découvrent la jouissance chez le médecin comme si elles ne savaient même pas ce que c’était, et le fait qu’elles viennent en aide aux pauvres est une révélation pour les bons bourgeois (de nombreuses figures féminines se sont pourtant déjà illustrées dans cette bataille). Bref, ces gens sont de gros blaireaux qui ne connaissent rien à rien. Il est frappant de constater combien l’idéologie marxiste conduit toujours ses ouailles à mépriser les temps d’avant, fussent-ils plus sages que nous.