Ou la joie d'espérer la cage !

Film : Dogman (2018)

Réalisateur : Matteo Garrone

Acteurs : Marcello Fonte (Marcello), Edoardo Pesce (), Nunzia Schiano (), Gianluca Gobbi (), Adamo Dionisi ()

Durée : 1h 35m


L'auteur de Gomorra (2008) nous attire une fois encore dans le bain du film mafioso dans un coin qu'on image être l'Italie du Sud. L'histoire repose sur la relation d'amitié non désirée entre un fragile Marcello, toiletteur pour chiens, et Simone, un ancien boxeur camé provocateur et indésirable dans le quartier de cette banlieue. Le film se construit rapidement sur la problématique de la gestion de cet individu nocif pour le lien social, semant derrière lui intimidation, agressions, émeutes et vitrines brisées... A l'inverse de David contre Goliath, le bon Marcello tout sourire se retrouve menacé et estroqué, incapable de réagir. Face à lui, la bête gavée de cocaïne, qui demande toujours plus d'argent et d'aide urgente pour des projets hasardeux masquant difficilement leurs contours criminels.

Malgré une certaine habilité à manier l'humour italien au milieu d'un contexte de tensions, le scénario s'enlise cependant dans la version d'un réalisme froid expurgeant les valeurs de l'honnêteté, de la sincérité, du courage, de la virilité tempérée par la sagesse. Il sombre alors dans une sorte de banalité où la naïveté la plus déconcertante côtoie la violence la plus gratuite. Quelle est donc l'issue à cette crise semi-humaine semi-animale ? C'est évidemment la vengeance, servie dans un plat bien froid. La loi du talion guide alors la fin de ce conte peu original que l'on a déjà vu dans le tristement célèbre Dheepan de Jacques Audiard. Il ressort de tout cela un nouvel éloge à loi de la jungle donnant à l'homme toutes les raisons d'envier le petit chien suspendu à une laisse, qui ne fera de mal à personne en se laissant tailler les poils !