Perfect Mothers

Film : Perfect Mothers (2013)

Réalisateur : Anne Fontaine

Acteurs : Naomi Watts (Lil), Robin Wright (Roz), Xavier Samuel (Ian), James Frecheville (Tom)

Durée : 01:51:00


La réalisatrice Anne Fontaine et Doris Lessing (l'auteur du roman The Grand Mothers adapté par le film), révèlent dans le dossier de presse ce que le titre laissait présager : même s'il n'y a pas de liaison incestueuse stricto sensu, l'inceste s'y trouve de manière « plus perverse » car de manière détournée, dans la sexualisation des rapports familiaux. Au fond, c'est du pan-sexualisme. Une emprise totalitaire du sexe sur les relations humaines dévorées par l'instinct bestial, montrée comme une quête de « fusion parfaite » évidemment illusoire. L'amour et l'amitié sont phagocytés par l'alien phallique.

Le film masque une réalité plus sordide : la famille n'en est pas une (pères absents, copinage avec ambiance de préliminaires), et le sens des réalités a été gommé : des mères pas trop vieilles, un cadre paradisiaque, et une sexualité fantasmée comme dans les pubs !

Mais outre ces antiémétiques et exhausteurs de goût, un « agent actif » virulent tente de nous faire avaler la substantifique cochonnerie : la fascination de la transgression.

Anne Fontaine montre que toute la perversité se trouve dans la séduction d'un fruit beau parce que défendu. Dans les scènes érotiques, l'hésitation des femmes (et des spectateurs !) surchauffe l'atmosphère. Au plaisir animal se mêle la griserie d'une liberté sans limite que l'on effleure par transgression.

On retrouve là l'idéologie romantique et sa fascination du morbide.

La séduction de la transgression est ainsi l'écran de fumée qui cache le vide, l'immaturité, l'insatisfaction, l'égoïsme et la dépression nerveuse...

Inutile de vous dire qu'une fois enlevée la poésie et les flonflons, c'est terriblement ennuyeux, pour ne pas dire autre chose !